Découvrez l’impact de la disparition du Crédit Suisse sur les caisses de pension de retraite en Suisse. On vous explique tout cela dans cet article.
«Volatilité du titre»
Parmi les caisses de pension, la vaudoise Retraites Populaires indique qu’elle détenait 2,5 millions de francs en actions Credit Suisse. Pour rappel, la clôture de la bourse était le 17 mars. C’est UBS qui l’a rachetée. La perte est estimée à 1,5 million de francs. « Les actions Credit Suisse représentaient 0,58% de notre portefeuille ‘actions suisses grandes capitalisations », indique Jean-Christophe Van Tilborgh. Il s’agit du directeur de la division investissements aux Retraites Populaires. Il poursuit ensuite en ajoutant : « Il est difficile d’estimer les moins-values ou plus-values potentielles au regard de l’émotion ressentie sur les marchés et des nombreuses incertitudes qui demeurent ».
Quant à la Caisse de pension de l’État de Genève (CPEG), il ne dévoile aucun chiffre. Mais cette dernière précise qu’elle détient des actions Credit Suisse. Elles sont des portefeuilles gérés de manière indicielle. La directrice financière, Alessia Torricelli déclare : « Nous subissons comme l’ensemble des investisseurs la volatilité du titre. Toutefois, comme investisseur à long terme, tant que nous ne nous séparons pas de ces titres, les pertes ne sont pas matérialisées ».
Disparition du Crédit Suisse : Certaines caisses de pension de retraites l’ont anticipée
La Caisse fédérale de pension Publica affirme que ses pertes sur les actions Credit Suisse sont faibles. « Elles s’élèvent à près de 2,5 millions de francs, soit seulement 0,006% de notre fortune », précise Beatrice Rychen. Il s’agit de la cheffe de la communication. En effet, la caisse a déjà anticipé le coup. D’ailleurs, en novembre dernier, elle avait réduit son volume de prêts de titres, « de 85 millions de francs à près de zéro ». Parallèlement à cela, elle avait également soldé son compte des liquidités. Et depuis 2016, Publica se refuse à donner une décharge au conseil d’administration. Voici l’explication : « Compte tenu des nombreux scandales, notre comité de placement a décidé en 2021 d’engager un dialogue direct sur le thème de l’amélioration de la culture d’entreprise ».
De son côté, la fondation Ethos a dénoncé plusieurs fois les problèmes de gouvernance de Credit Suisse. Ainsi, depuis 2014, elle recommandait à ses membres de refuser la décharge au Conseil d’administration. Ensuite, elle suggérait à la banque de mettre en priorité la gestion de risque. Pour information, les membres de cette fondation représentaient 3% à 5% de l’actionnariat de Credit Suisse. Sandro Leuenberger, expert de la place financière à l’Alliance climatique réagit. Selon lui, la disparition de Credit Suisse aura un impact non négligeable. Désormais, UBS monopolise le marché.