Publiée le 17 novembre 2022, l’étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques sur les retraites. Ils ont évalué les effets potentiels d’une application des règles de calcul des pensions du privé dans le secteur public. En effet, le mécanisme de calcul des pensions, à durée de cotisation égale, diffère entre salariés du public et du privé. Actuellement calculé sur les six derniers mois dans le secteur public (hors primes et indemnités). Il l’est sur les 25 meilleures années cotisées dans le privé.
Effets de l’uniformisation des règles de calcul sur le niveau des pensions privé
L’étude publiée par la Drees porte principalement sur les agents nés en 1958. Ils sont pour la plupart sur le point de liquider leurs pensions. Et ils bénéficieraient nettement d’un calcul basé sur les 25 meilleures années cotisées. Les générations des années 1960 et 1970 qui font l’objet de développements moins détaillés. Ils seraient plus favorisés par une telle évolution que les générations ultérieures. Pour la Drees, une telle uniformisation des règles de calcul des pensions du privé, sans entraîner d’ »iniquité manifeste ». Il affecterait nettement le niveau des pensions. Cependant, même si ces dernières devraient connaître ainsi une hausse globale potentielle de 1,5% en cas de réforme de ce type. La Drees estime que cette dernière ferait des « gagnants » et des « perdants. »
Pas moins de 35% des salariés du public bénéficieraient d’une hausse de 10% de leurs pensions au regard des règles de calcul du privé actuelles. Mais, pour 13%, la baisse serait de 10%. Dans l’ensemble, une réforme de ce type bénéficierait aux revenus moyens, mais dans le haut de la distribution des revenus, les salariés seraient en majorité perdants.
Deux enjeux : prise en compte des primes et coût des cotisations
À l’heure actuelle, la prise en compte des primes par le régime de retraite additionnelle de la fonction publique est extrêmement réduite. Or, celles-ci représentent parfois une part conséquente des rémunérations. Leur intégration dans les règles de calcul des pensions entraînerait une nette amélioration du niveau des pensions. C’est particulièrement le cas pour les agents bénéficiant du plus haut niveau de primes. En revanche, pour ceux des fonctionnaires qui ne perçoivent pas ou peu de primes. Cet aspect de la réforme serait neutre.
Par ailleurs, pour les rémunérations les plus élevées, la Drees évalue qu’un changement de ce type serait synonyme de baisse des pensions. Les salariés les moins payés en tireraient en revanche un bénéfice certain. Cependant les écarts entre niveaux de pension se resserreraient. En tout état de cause, l’application d’une telle mesure nécessiterait des cotisations plus élevées. En moyenne, les fonctionnaires se verraient prélever 28% de cotisations supplémentaires. Et jusqu’à environ 40% pour ceux dont le salaire est largement composé de primes. De ce fait, les rémunérations en cours de carrière diminueraient en moyenne de 0,7%.