Retraite : les espoirs et les craintes des Français sur le recul de l’âge de départ à la retraite à 65 ans

Les français s’opposent au recul de l’âge de départ à la retraite à 65 ans. Ils ont peur de la façon dont ils vont gérer la suite. Comment s’adapteront-ils si la réforme est adoptée ? Sont-ils plus ouverts à d’autres pistes ? Quelle sera leur stratégie d’épargne ? Pour répondre à ces questions, Odoxa pour Abeille Assurances a mené une enquête.

Les réponses de l’enquête

D’abord, les Français sous-estiment largement le nombre d’années qu’ils passeront à la retraite. Selon un sondage réalisé par Odoxa pour Abeille Assurances, ils considèrent que cette période va durer 18 ans en moyenne. De plus, les actifs âgés de 40 à 54 ans considèrent même que cette parenthèse sera encore plus courte (17 ans).

Or, selon les chiffres de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), les Français passent en moyenne 25 ans à la retraite. C’est 5 ans de plus que les habitants des 37 autres pays de la zone. Par ailleurs, l’âge effectif moyen de sortie du marché du travail en France (environ 61 ans) est le plus faible après celui de la République slovaque, et près de 4 ans plus bas que la moyenne OCDE, d’après le panorama des pensions 2019 publié par l’institution. En outre, les paramètres du système de retraite et les régimes spéciaux contribuent à limiter l’emploi après 60 ans, précise ce bilan comparatif. Les français pensent que le recul de l’âge de départ à la retraite à 65 ans aura des conséquences négatives.

Recul de l’âge de départ à la retraite à 65 ans

Tout d’abord, certains craignent les conséquences sur l’emploi du recul de l’âge de départ à la retraite à 65 ans. « Reculer l’âge de la retraite, pour moi, c’est un peu une aberration, parce qu’aujourd’hui, il y a beaucoup de gens qui ont du mal à retrouver du boulot », relève un habitant rencontré au marché. « Les personnes qui travaillent et qui resteront un an de plus au boulot, elles ne dégagent pas d’ emplois pour les jeunes qui ont du mal à être embauchés », souligne une autre.

Ensuite, beaucoup s’interrogent aussi sur les méthodes employées par le gouvernement qui souhaite aller vite. « On veut toujours faire dans la précipitation », déplore une jeune Nantaise. « Je pense qu’il faudrait prendre le temps de se concerter vraiment ensemble pour trouver des solutions plus adaptées ». La réforme des retraites pourrait entrer en application dès 2023. Par conséquent, des mobilisations sont déjà prévues pour la contester. 

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