Le Sénat, dominé par la droite, a voté une réforme des retraites prévoyant de relever l’âge légal de départ à 64 ans.
Départ à la retraite : le Sénat vote pour son report à 64 ans
Le Sénat a voté samedi une réforme des retraites prévoyant de relever l’âge légal de départ à 64 ans. Mais le gouvernement privilégie la concertation en cours, en vue de sa propre réforme début 2023. Il propose dans un premier temps la mise en place d’une «convention nationale» chargée de formuler des mesures pour un retour à l’équilibre, tout en prenant en compte pénibilité, carrières longues et emploi des seniors. En cas d’échec, il prévoit une accélération de la réforme Touraine allongeant la durée de cotisation, et le report de 62 à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite à compter de la génération 1967. Emmanuel Macron s’est dit «ouvert» fin octobre à cette combinaison, après avoir proposé 65 ans lors de sa campagne présidentielle. Saluant la «cohérence» de René-Paul Savary d’une année à l’autre, le ministre des Solidarités a assuré le rejoindre «sur les objectifs».
Le groupe RDPI à majorité Renaissance est venu en appui du ministre, en soulignant que «même la CGT revient à la table des discussions, les choses avancent» avec le gouvernement. Mais «il est temps d’agir» au vu du «déficit de la branche vieillesse tellement important», a martelé le rapporteur général Elisabeth Doineau. Le gouvernement ne retiendra in fine certainement pas cet amendement, en utilisant l’article 49.3 de la Constitution devant l’Assemblée nationale. «Nous ne nous faisons pas d’illusions», a admis Philippe Mouiller (LR). «Nous avions besoin de ce message politique» et «à partir de notre position, nous sommes prêts à discuter», a-t-il lancé au ministre. Ainsi, l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans est au cœur des débats.
Une difficile réforme
«Après l’échec de la réforme Macron du premier quinquennat, les atermoiements constants du gouvernement sur ce sujet traduisent son immense difficulté à réformer», a relevé le patron du groupe LR Bruno Retailleau dans un communiqué. Les sénateurs ont achevé en fin de journée la première lecture du projet de budget de la Sécu. Dans la dernière ligne droite, ils ont avancé de six mois une mesure de lutte contre la fraude, au 1er juillet 2023. Date à partir de laquelle les allocations hors retraites ne pourront plus être versées sur des comptes bancaires non-européens. Le ministre des Comptes publics Gabriel Attal n’y a pas été défavorable. Ainsi, il a annoncé vouloir dans les prochaines semaines «mettre en place un comité indépendant d’évaluation de la fraude aux prestations sociales». En plus, l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans est encore sur la table.