Les syndicats souhaitent la suppression du bonus-malus sur le territoire français. Que va-t-il donc devenir en fin de compte ?
Bonus-malus Agirc-Arrco : qu’est-ce que c’est ?
La réforme des retraites ne vise que les retraites de base. Autrement dit, seules les retraites versées par la Sécurité sociale sont concernées et le système des pensions complémentaires reste donc le même.
Notons que le régime de la retraite complémentaire Agirc-Arrco est associé à un système bonus-malus, que les syndicats souhaitent supprimer.
Dans les détails, le malus qu’on appelle aussi « coefficient de solidarité temporaire » est destiné aux personnes ayant vu le jour à partir de 1957 et qui touchent « une retraite de base à taux plein ». Dans certains cas, il n’est pas applicable, notamment si la personne n’est pas assujettie à la contribution sociale généralisée durant leur « départ en retraite », en fonction de ses ressources.
D’un autre côté, il y a le bonus, appelé aussi « coefficient majorant ». Il vise toutes personnes qui reportent leur date de retraite Agirc-Arrco, d’au moins deux ans, « par rapport à la date à laquelle elles ont rempli les conditions de la retraite de base à taux plein.
Toutes les personnes qui remplissent les conditions peuvent donc bénéficier d’une majoration de leur retraite complémentaire pour une durée d’une année. La majoration est de 10% si le report est de deux ans. Elle est à 20% si le report atteint trois ans. Enfin à 30% si le report est de plus de quatre ans.
Bientôt une suppression de ce dispositif ?
Au cours d’un entretien, Christelle Thieffine a défini le bonus-malus comme une punition. Et ce, « dans le contexte de la réforme des retraites ».
Comme la plupart des syndicats, celle qui siège au sein du conseil d’administration de l’Agirc-Arrco, demande également un chiffrage de l’éventuelle suppression de ce dispositif. L’idée, selon elle, est de déterminer les conséquences de cela sur le régime de retraite complémentaire. De plus, on devrait aussi déterminer ce « de quelles ressources on se priverait ». Et d’ajouter :
« D’après nos estimations, cela ne coûterait que quelques millions. »
De son côté Régis Mezzasalma affirme que presque la totalité des syndicats sont d’accord avec la suppression du bonus-malus. Cela ne les empêche pas pour autant d’avoir des divergences sur les modalités d’une telle décision.
Le conseiller technique CGT souhaite qu’on mette fin au bonus-malus pour les personnes qui partiront à la retraite dès le 1er septembre et ceux qui le sont déjà. Pour cause, « le dispositif est très mal perçu par les salariés et les résultats financiers attendus n’ont pas été atteints. »
Régis Mezzasalma révèle aussi que le patronat est encore partagé à l’idée de supprimer le bonus-malus. Néanmoins, il est conscient du fait que le report d’âge aura des conséquences sur les retraites complémentaires.
Pour le moment, on ne sait pas encore ce que va devenir le bonus-malus. Des réunions prévues en septembre pourraient enfin aider à obtenir une conclusion à ce sujet. Aussi, les syndicats voudraient la revalorisation des pensions. Affaire à suivre…