Il semblerait que malgré la revalorisation, il y aura une baisse du montant de la retraite Agirc-Arrco. Une mauvaise nouvelle pour certains retraités.
Les caisses de retraites et les cotisations obligatoires
Le système de caisse de retraite permet à tout salarié de s’arrêter de travailler tout en continuant de percevoir un revenu appelé “pension”. Ce système sert normalement à assurer à toutes personnes âgées un minimum vital pour le quotidien. Cette pension de retraite varie en fonction des profils et sert de récompense pour les années de travail de l’ex-salarié. Les pensions sont distribuées aux retraités grâce aux caisses de retraites alimentées par les cotisations obligatoires des actifs.
En France, ce système est obligatoire. Tout salarié cotise pour la caisse de retraite. Ces cotisations sont gérées par les employeurs, elles sont prélevées sur le salaire brut de même que les cotisations chômage. Les caisses de retraites sont gérées par répartition. C’est-à-dire que que la somme totale des cotisations versées sur l’année sert à payer les pensions des retraités la même année. Les générations en activité rémunèrent les générations en pension de retraite.
Comment calculer la pension de retraite ?
Le jour où un salarié arrive à la retraite, la pension perçue est calculée en fonction du total des cotisations, proportionnelles aux revenus, versées tout au long de sa carrière. Ce système contributif et solidaire est aussi valable pour les chômeurs, les parents au foyer. Sans oublier les personnes en arrêt maladie, les personnes handicapées, les travailleurs à petits revenus, etc. Selon le statut du professionnel (indépendant, secteur du privé, fonctionnaire..), la retraite est gérée par des organismes différents. C’est pour cela que les pensions de retraites varient en fonction des statuts professionnels. Elles peuvent varier aussi en fonction des secteurs d’activités.
Retraite Agirc-Arrco : le montant de la pension va-t-elle baisser ?
La majorité des salariés cotise automatiquement à deux caisses de retraites : la caisse de retraite de base et la caisse de retraite complémentaire obligatoire gérée par divers organismes indépendants. Au total, il existe 35 caisses de retraite, avec des règles de calcul des cotisations et des pensions différentes. En raison de l’actualisation des taux de CSG, certains retraités verront le montant de leur retraite Agirc-Arrco augmenter ou baisser à partir du mois de mars. En effet, après une revalorisation de 4,9% en novembre dernier, les pensions de retraite complémentaire des salariés du privé (Agirc-Arrco) vont de nouveau évoluer en mars. Pas d’augmentation pour compenser l’inflation cette fois mais une évolution, à la hausse ou à la baisse, liée à l’actualisation des taux de CSG (contribution sociale généralisée).
Pour rappel, la pension de retraite complémentaire est soumise aux prélèvements sociaux obligatoires, dont la CSG. D’ailleurs, le taux de CSG diffère en fonction des revenus de l’assuré. Par exemple, un retraité vivant seul sera exonéré de CSG si son revenu fiscal de référence est inférieur à 12.230 euros. Le taux appliqué sera en revanche de 3,8% entre 12.230 et 15.987 euros de revenus. Elle sera de 6,6% entre 15.988 et 24.812 et de 8,3% à partir de 24.813 euros.
Le taux de CSG en 2024
Ces seuils qui déterminent le taux de CSG à appliquer ont été relevés de 5,3% en 2024. Cela fait basculer certains retraités dont les ressources n’auraient pas évolué dans la tranche de revenus inférieure. Et nécessite donc une mise à jour du taux de CSG.
Par ailleurs, en s’appuyant sur la déclaration de revenus complétée en 2023, l’administration fiscale informe chaque année l’Agirc-Arrco des éventuels changements de situation de ses assurés. Notamment lorsque leurs revenus ont augmenté ou baissé. Ces évolutions peuvent parfois conduire à un changement de tranche et donc à une modulation du taux de CSG. Les nouveaux taux de CSG s’appliqueront sur la pension de retraite complémentaire à compter du mois de mars.
Ceux dont le taux augmentera verront mécaniquement leur pension baisser. D’autant plus que l’Agirc-Arrco en profitera pour régulariser les mois de janvier et février au cours desquels l’assuré, encore soumis à son ancien taux, n’a pas réglé un montant de CSG suffisant. A l’inverse, ceux dont le taux de CSG baissera verront leur pension augmenter à partir du mois de mars. Le remboursement des cotisations sociales prélevées en trop en janvier et février interviendra lui sous la forme d’un virement bancaire en ce mois de février. Le montant de la pension de retraite de l’Agirc Arrco va connaitre une baisse.