Réforme des retraites : un an après l’adoption du texte, où en est les Français ?

Depuis la mise en place de la réforme des retraites le 1er septembre, 145 000 personnes sont devenues des retraités. Ces derniers ont dû faire face à cette réforme complexe, qui a changé nombre de paramètres dans le calcul des pensions

Les premiers constats de la réforme des retraites

Au tout début, la réforme des retraites était loin de faire l’unanimité auprès de certains français. En effet, elle est entrée en vigueur le 1er septembre 2024. Depuis pas moins de 145 000 personnes sont parties en retraite. Bien évidemment, ces personnes ont dû préparer leur départ à la retraite avec réforme complexe et de nombreux changements. Pour le moment, le recul de l’âge légal n’est pas encore connu, mais il est certainement peu sensible, puisque le passage à l’âge légal de 64 ans se fait progressivement. Cela va se faire à un trimestre par an jusqu’en 2030. D’après la Cnav, 30 % des personnes parties en retraite depuis le 1er septembre sont partie à la retraite avant l’âge légal sans pénalité lorsque l’on a commencé à travailler tôt. Le pourcentage était de 20 % juste avant la réforme.

Les conséquences sur la revalorisation des petites retraites

D’après le service statistique des ministères sociaux, la réforme des retraites va bénéficier à 185 000 des nouveaux retraités de 2024 (sur environ 750 000 au total). Effectivement, ils vont aussi avoir droit à une revalorisation moyenne d’environ 30 euros par mois. De leur coté, 600 000 personnes qui étaient déjà en retraite au moment de l’entrée en vigueur de la réforme ont bénéficié d’une revalorisation de leur pension. Cette hausse était à hauteur de 50 euros bruts par mois selon la Cnav.

Pour le moment, il y a encore 1 million de petites pensions à revaloriser. La revalorisation moyenne devrait être de 60 euros en moyenne pour ces personnes, selon les estimations de la Cnav. La revalorisation des petites retraites était au centre des discussions suite à la réforme des retraites. Cela touchait notamment son montant. De plus, l’exécutif a été pointé du doigt pour avoir survendu l’effet positif de la mesure.

Les conséquences sur les caisses de retraite

La capacité des caisses de retraite face à cette réforme a été mis en question par les syndicats. D’ailleurs, ces derniers avaient peur des tensions déjà existantes sur les effectifs et de gros défis côté infrastructure informatique. « Je ne crie pas victoire mais la première grosse vague – absorber le recul de l’âge légal, les changements de durée d’assurance, le dispositif carrière longue…- est derrière nous », a déclaré Renaud Villard, le directeur général de la Cnav. Selon lui, le temps moyen de traitement d’un dossier lié aux conditions de son départ a même très légèrement diminué, de 71 à 70 jours.

Côté syndical, le diagnostic est loin d’être positif. « Les problèmes de charge de travail dans les caisses de retraite, entraînant souffrance au travail, burn-out et arrêts maladie sont toujours là », a affirmé Florence Puget, secrétaire nationale CFDT protection sociale, travail et emploi. « On a actuellement une grosse alerte à la Réunion », avec « énormément de retard dans le traitement des dossiers », avait-il ajouté.  Néanmoins, certains décrets d’application sur la réforme des retraites n’ont toujours pas été publiés. Cela touche notamment l’octroi de trimestres supplémentaires aux sapeurs-pompiers volontaires. Même après la publication des décrets, la Cnav a parfois du mal à sortir les circulaires d’application, laissant dans le flou les agents chargés de traiter les dossiers. « Il y a encore des mesures non appliquées », martèle Claude Wagner, de la CFDT retraités.

La réforme de retraite : Les chantiers en retard

La Cnav fait notamment face à « de gros enjeux » selon Renaud Villard.  Par ailleurs, parmi ces chantiers, il y a encore la poursuite de la revalorisation des petites pensions. « Nous devons reconstituer les carrières de l’ensemble des retraités, soit 15 millions, pour trouver le million de personnes concernées par une revalorisation. Ce sont des travaux informatiques très lourds » avait-il confié.

Comme autre dispositif qui reste à mettre en œuvre, il y a le cumul emploi-retraite. Ce dernier permet de retravailler à plein temps après sa retraite. Ce dispositif offre sous conditions des droits pour une pension supplémentaire. « Notre ambition est d’avoir fin 2024 un outil de calcul entièrement automatisé des nouvelles pensions, car « en 2025, nous estimons que nous serons à 60 000 bénéficiaires » désigne Renaud Villard. Avec le temps, la réforme des retraites se met petit à petit en place.

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