Mais quelle est-elle ? Pour les Français, ce n’est pas clair du tout. Seules 35 % des personnes interrogées par YouGov. À l’heure où la réforme revient sur le tapis. Ils disent qu’ils ne comprennent pas l’objectif du projet d’Emmanuel Macron pour la réforme des retraites.
Le sondage
Travailler plus longtemps ? Non merci. Les Français ne sont pas favorables à la réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron. Et son principal objectif porte sur le décalage de l’âge légal de départ de 62 à 65 ans. Une difficulté supplémentaire pour l’exécutif, déjà contraint de reculer cet automne, sur la forme, face à la pluie de critiques. Plus de 6 Français sur 10 sont opposés au projet promis par le chef de l’État pendant la dernière campagne présidentielle. Parmi les points saillants de la réforme, on retrouve l’allongement du temps de travail. Donc, la fin des régimes spéciaux ou la garantie d’une pension minimum de 1100 euros, sous conditions. Mais pas de quoi convaincre.
Dans le détail, 66 % des personnes interrogées pour l’enquête se disent défavorables au projet mis en négociation par l’exécutif. À l’inverse, ils ne sont que 23 % à être partant. À l’heure où débutent les consultations avec les partenaires sociaux au ministère du Travail. Plus révélateur encore de la réprobation que soulève cette réforme. Un Français sur deux (48 %) se dit « tout à fait défavorable » à la chose, soit l’option la plus négative proposée. Quand ils ne sont que 8 % à cocher la réponse la plus positive, « tout à fait favorable ». Donc, plusieurs personnes ne comprennent pas la réforme des retraites d’Emmanuel Macron.
La conséquence des hésitations sur la réforme des retraites d’Emmanuel Macron
En réalité, seuls les Français proches des idées d’Emmanuel Macron se prononcent pour le report de l’âge de départ en retraite. (66 % contre 26 %). Même les électeurs des Républicains sont divisés (45 % – 45 %). Alors que leur candidate à la dernière présidentielle promettait, peu ou prou, les mêmes changements. Plus décidés que leur électorat, les députés LR sont, eux, favorables à la philosophie de la réforme encore aujourd’hui. La conséquence de plusieurs années de doutes et d’hésitations ? Il faut dire que la réforme des retraites version 2022 n’a pas grand-chose à voir avec celle promise par Emmanuel Macron en 2017. Puis votée en 2019 par l’Assemblée nationale (grâce à l’article 49.3). Sur le fond, comme sur les objectifs. Au départ, la formule « à points » devait harmoniser les règles pour les rendre plus justes. S’est ajouté l’enjeu, controversé, de pérenniser financièrement un système, certes excédentaire cette année, mais « structurellement déficitaire ».
Charge désormais au gouvernement de sortir les arguments pour convaincre la population avant des débats hivernaux, sans doute enflammés, au Parlement. Les données récoltées par YouGov montrent en tout cas que les Français n’ont pas forcément voté pour Emmanuel Macron. Afin qu’il mette en œuvre sa réforme phare… Comme le claironnent pourtant les responsables de la majorité. C’était d’ailleurs l’argument du porte-parole Olivier Véran, mardi, pour balayer l’idée d’un référendum sur la question. On le comprend.