Réforme des retraites : généraliser la capitalisation collective est-elle le seul moyen de sauver la retraite par répartition ?
En plus de la réforme des retraites, serait-il temps d’introduire une dose de capitalisation collective comme ce que bénéficie les fonctionnaires depuis 2005 ? On vous explique tout dans cet article.
Réforme des retraites : doit-on généraliser la capitalisation collective ?
La réforme actuelle va dans le bon sens. En effet, avec le recul de l’âge de la retraite, le gouvernement vise à contrôler l’Agirc-Arrco. Mais ce changement passe à côté du vrai défi. Il s’agit de la démographie. D’ailleurs, la baisse de natalité handicape de plus en plus le système. Pour information, le financement de nos aînés se fera ainsi par la seule répartition qui représente plus de 98 % des retraites. Pour la petite historique, en 1941 et 1945, on a eu recours à la répartition à cause de la guerre. A savoir que son efficacité dépend de la fécondité de la population. Actuellement, ce taux est en baisse. Aussi le gouvernement de la Libération a hésité à mettre en place un système mixte combinant répartition et capitalisation. Malheureusement, la répartition n’a fait qu’accroître le problème.
La loi du 14 mars 1941 qui a introduit la répartition précisait : “Lorsque le nombre des retraités croît avec l’élévation de l’âge moyen de la population, le service massif des pensions impose un fardeau insupportable aux éléments productifs.” Ensuite, l’ordonnance du 19 octobre 1945 ajoute : “L’insuffisance de la natalité entraîne un vieillissement lent et progressif de la population. Or, les retraités sont supportés par les travailleurs en activité ; la fixation d’un âge trop bas de l’ouverture du droit à la retraite ferait peser sur la population active une charge insupportable.”. Ainsi, pour accompagner la réforme des retraites, il faut généraliser la capitalisation collective. L’objectif est de diminuer le coût exorbitant du financement du système actuel.
Les problèmes ne sont pas pareils dans le public et dans le privé
La capitalisation collective doit ainsi accompagner les mesures de la réforme des retraites. Mais il faut bien prendre en compte le cas du secteur privé et du secteur public. Dans le privé, les comptes sont quasi équilibrés, voire excédentaires. C’est grâce notamment à des institutions vertueuses comme l’Agirc-Arrco. Cependant, le taux de rendement de la répartition s’érode avec la fécondité. De plus, les cotisations retraite ont atteint des niveaux parmi les plus élevés au sein de l’Union européenne. A savoir 28 % du salaire brut vs 22 % dans l’UE. Par conséquent, il est urgent d’introduire une capitalisation collective. En effet, elle épaulera la répartition. En plus, elle donnera accès à tous les salariés de France aux rendements des marchés financiers. Cela permettra de généraliser le partage des profits par le haut
Dans le secteur public, l’Etat ne dispose pas de caisse de retraite. En effet, il se contente d’assurer le paiement des retraites des fonctionnaires, selon l’adage « l’État est son propre assureur ». Dans les faits le budget, donc le contribuable, est garant d’un régime de retraite à prestations définies informel. De plus, il n’y a aucun mécanisme permettant d’éviter l’envolée des coûts. Sachez que l’État a besoin tous les ans de 57 milliards d’euros pour payer les pensions dont 33 milliards s’apparentent à une subvention d’équilibre. Cette situation doit évoluer. Espérons que la réforme des retraites permettra de régler certains problèmes.