Réforme des retraites : ce nouveau dispositif permettra-t-il de stabiliser les comptes ?

Le recul à 65 ans de l’âge de départ doit permettre de dégager 9 milliards d’euros par an. Mais les concessions à accorder aux syndicats, comme les aides à prévoir pour les travailleurs seniors, risquent de rogner les gains attendus. Il y a une réforme des retraites.

La réforme des retraites

Ça se bouscule dans les couloirs, rue de Grenelle. Où les partenaires sociaux sont invités par le ministère du Travail à discuter du projet de réforme des retraites. L’ambiance ? « Toujours très cordiale. On ne se tape pas dessus, les gens en face sont très sympathiques, à l’écoute… », commence Dominique Corona. C’est le secrétaire général adjoint de l’Unsa. « La méthode est intéressante… », indique de son côté Pascale Coton, la vice-présidente de la CFTC. « Bon, il faut déjà se souvenir que le gouvernement a été contraint à ces concertations. Son premier souhait était quand même de passer en force !», relativise Michel Beaugas. C’est le secrétaire confédéral de Force ouvrière. Mais il en faut peu pour que les masques finissent par tomber.

Voilà qui confirme, s’il le fallait, que faire passer cette énième réforme des retraites. En visant à retarder l’âge de départ, n’aura rien d’une partie de plaisir. La Première ministre Elisabeth Borne l’a pourtant rappelé dans une interview au « Parisien ». Alors que s’ouvrait le dernier des trois cycles de concertation prévus. « Le report progressif de l’âge de départ à la retraite de 62 à 65 ans d’ici 2031. C ’est ce qui permet de ramener le système à l’équilibre dans les dix ans. »

La somme

D’après l’Institut économique Molinari, ce sont 33 milliards d’euros qu’il faudrait dès lors ajouter à la balance pour une réforme des retraites. Bref, pour rééquilibrer les comptes, et à moins d’augmenter les cotisations qui noircissent déjà les fiches de paie. Le recul de l’âge semble inévitable. Pendant la campagne, le président candidat espérait de la sorte dégager 9 milliards d’euros d’économies annuelles d’ici à 2027. Tout en finançant des mesures de solidarité comme le minimum de pension à 1100 euros pour une carrière complète. Et pourquoi pas un peu de dépendance, ce cinquième risque, parent pauvre de la Sécurité sociale.

La démographie n’a effectivement rien de favorable. Alors que l’on comptait plus de 2 cotisants pour 1 retraité dans les années 2000. Ce ratio ne cesse de baisser, du fait du papy-boom et de l’augmentation de l’espérance de vie. Et, à part quelques excédents exceptionnels, comme en 2021 et en 2022. Le solde du système deviendra durablement déficitaire, jusqu’à « dépasser les 12 milliards d’euros en 2027 », avertit la locataire de Matignon.

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