Paiement en espèce : un procédé qui séduit encore beaucoup malgré la popularité des cartes bancaires

Lydia, PayPal, Pumpkin, cartes bancaires sur téléphones… Ces dernières années ont vu l’avènement de moyens de paiement toujours plus sûrs et toujours plus rapides. Et pourtant, si l’on en croit la Banque centrale européenne, le paiement en espèces persiste encore plus. Explications.

Pourquoi le paiement en espèces persiste-il en ce moment ?

Le cash remplit théoriquement un certain nombre de fonctions. Il permet d’effectuer des transactions, il est une réserve de valeur, notamment pour un motif de précaution. Et il reste mobilisable à tout moment. Il présente aussi l’atout de permettre l’acquittement immédiat d’une dette et de préserver l’anonymat. Sur tous ces services, néanmoins pièces et billets s’avèrent concurrencés par d’autres instruments. C’est pour ces raisons que le paiement en espèces persiste continuellement.

Comprendre ce qui motive la demande d’espèces et ce qui l’influence permet d’éclairer cette compétition entre moyens de paiements. On va prendre de la hauteur et on se projette au niveau européen. En effet, il apparaît que les motifs d’utilisation et de détention des espèces sont loin des reproches que l’on peut leur attribuer. Nos travaux mettent ainsi en évidence des différences au sein de l’Union européenne entre pays de l’Est et de l’Ouest. Ainsi, le paiement en espèces persiste dans les pays européens.

Le résultat des études

On constate les avancements technologiques et une volonté d’harmoniser la législation appliquée aux moyens de paiements électroniques à l’échelle de l’Europe. En revanche, le paiement en espèces persiste dans les pays européens. Le phénomène a pu être documenté tant grâce à des enquêtes auprès des consommateurs. Et c’est fait à partir d’un cadre macroéconomique. La Banque centrale européenne avait, elle, mené une vaste étude sur le sujet dans la zone euro en 2019. Nous avons, pour notre part, étudié l’usage du cash au sein d’un échantillon de pays de l’Union européenne sur une période allant de 2003 à 2016.

En effet, il n’est pas toujours évident de disposer d’informations sur ce type de paiements. Car la plupart des transactions ne sont pas enregistrées. Nous avons alors eu recours à une approche combinant à la fois les retraits au guichet. La méthode de clustering permet de déduire les données manquantes. L’idée était ensuite d’identifier des déterminants macroéconomiques qui permettent d’expliquer différentes demandes d’espèces entre les pays. Sur quelques points, on observe des comportements identiques. Partout l’usage des espèces varie avec le nombre de distributeurs disponibles et selon la possibilité pour les consommateurs de payer par carte. Partout également, le niveau d’éducation s’avère un déterminant significatif. En moyenne, les populations plus instruites vont davantage privilégier les moyens de paiement électroniques.

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