La période fiscale s’ouvre et promet quelques changements. Certains, dont la disparition du genre pour les couples sur la déclaration fiscale, sont révélatrices des changements de société. La suite dans les prochains paragraphes.
Déclaration fiscale, la société subit un changement
Les changements sur la déclaration fiscale vont redéfinir la société. En effet, il ne faut plus remplir la colonne de gauche, la “principale” avec les données du mari ou de l’homme. Mais aussi celle de droite, soit la “secondaire”, avec celles de la conjointe, de la femme. Car, le modèle en vigueur pour les partenaires de même sexe s’applique désormais à tous. Alors, la colonne de gauche est destinée au conjoint le plus âgé, l’âge prédomine sur le genre. Donc, les changements sur la manière de faire une déclaration fiscale vont avoir un impact sur la société.
Cependant, ce n’est pas la première fois que la déclaration fiscale est utilisée pour défendre une vision de la société. La prise en compte des couples dans la déclaration est apparue avec la réforme de 1962 portée par une majorité social-chrétienne dans une volonté de faciliter le revenu des ménages et, grâce à cet argument, encourager les mariages. Le message était que si vous êtes mariés, vous payez moins d’impôts grâce au cumul des revenus.
Deux autres changements “sociétaux” apparaissent aussi cette année. D’une part, l’apparition dans l’avertissement-extrait de rôle à l’impôt des personnes physiques des primes énergétiques sous la forme d’une “cotisation spéciale énergie”. Cette case sera préremplie. Plus tard, il sera ainsi possible de constater l’impact de la crise énergétique de 2022-2023 en lisant simplement la déclaration. D’autre part, un code pour la réduction d’impôt pour les bornes de recharge des véhicules électriques. Ce sont les dépenses jusqu’à 1 750 euros qui seront concernées, symbole d’un monde qui s’électrifie.
Les changements effectués pour lutter contre la pollution
Effectivement, elle se bat contre la pollution. Car ceux qui polluent, payent plus. En effet, à travers l’impôt, la plupart des élus entendent désormais faire contribuer davantage les pollueurs que les autres. Cela est fait en effectuant un certain nombre de taxes. Cette notion de pollueur-payeur est même l’un des principes fondamentaux de la politique environnementale de l’Union européenne. Pour certains, cela pourrait aller encore plus loin, via notamment une taxe du kérosène dans le milieu de l’aviation. Simon Watteyne regarde cette évolution avec intérêt. “On réfléchit depuis longtemps à une forme de progressivité dans l’impôt sur la consommation. Or lorsque la TVA augmente, les plus faibles revenus la subissent davantage. Ce principe de pollueur-payeur pourrait être une manière d’y parvenir.” Les changements effectués sur la déclaration fiscale vont redéfinir la société.
Mais elle est aussi contre les inégalités. L’impôt progressiste est apparu au début du XXe siècle en Belgique. “Il y avait à l’époque cette volonté politique de faire contribuer davantage les plus hauts revenus et de soulager les plus faibles revenus”, explique l’historien Simon Watteyne. Le débat portait notamment à l’époque sur le type de revenus à prendre en compte. Le salaire, évidemment, mais plus globalement l’ensemble des revenus immobiliers et mobiliers. Un sujet encore d’actualité, notamment au niveau des avantages en nature comme la voiture de société ou les chèques-repas. La plupart des experts sont pourtant convaincus que la base “un revenu égale un autre revenu” est le système le plus sain.