Le retour des maths obligatoires va refaire surface au lycée en filières générales. Cela marque la fin d’une des mesures les plus débattues de la réforme Blanquer du bac, mise en place en 2019. Cela va-t-il avoir des conséquences sur l’égalité filles-garçons.
Les conséquences du retour des maths obligatoires au lycée
En 2022, les mathématiques sont choisies par 37 % des lycéens. Effectivement, ce chiffre a connu une baisse de quatre points par rapport à 2021. D’ailleurs, le nombre de fille choisissant la spécialité maths en terminale a baissé. « Moins de filles choisissent la spécialité maths, par rapport à l’ancienne Première S. Et surtout, elles abandonnent d’avantage que les garçons la spécialité maths à l’issue de la première » déclare auprès du HuffPost Jérôme Fournier, secrétaire national du SE-Unsa. Ainsi, avant cette réforme, dans les terminales S, il y avait une moitié de filles (48,4 %), pour les mathématiques. Hemas en 2021, il n’y avait plus que 38,6 %. À première vue, l’inégalité filles-garcons s’aggrave de plus en plus.
« Alors que la part des filles en terminale S progressait régulièrement depuis 1994, la part des filles dans l’enseignement de spécialité mathématiques en terminale est redescendue au-dessous du niveau de 1994, chutant de près de 8 points après deux ans de mise en place de la réforme », avoue les différentes associations savantes. Cependant le retour des maths obligatoire au lycée va –t-il inverser cette tendance. Chose qui est loin d’être certain.
D’après Jérôme Fournier, cela va agrandir encore plus la faussée entre le nombre des filles et des garçons. Vraisemblablement, il est loin d’être d’accord avec le retour des maths obligatoire au lycée. « Souvent, les filles ont tendance à minimiser leurs capacités et ne pas viser aussi haut que les garçons, qui ont eux plutôt tendance à surestimer leur niveau. Ce que l’on craint, c’est que certaines filles délaissent la spécialité maths en se disant que le tronc commun suffira » avait-il confié.
Un programme adapté serait mieux
De leur côté, le syndicat est d’accord avec le retour obligatoire des maths au lycée. Toutefois, cela doit être accompagné d’un programme « plus pratique, ancré dans le réel ». Sans oublier un programme complémentaire « plus théorique » en spécialité. « Beaucoup de travail avec les filles pour qu’elles comprennent que selon ce qu’elles veulent faire, les maths du tronc commun ne suffiront pas », martèle Jérôme Fournier. Quant à Véronique Slovacek-Chauveau, présidente d’honneur de l’association Femmes et mathématiques déplore la fin de cette reformé. « Il faut voir les programmes, comment cela va être appliqué, après cet effet d’annonce. Mais ce qui est fait est fait. Pour ceux et celles qui ont été touchés par la réforme et en ont pâti, malheureusement on peut difficilement revenir en arrière » affirme-t-elle auprès du HuffPost.