Le ministère de l’Éducation nationale vient de distribuer un kit pédagogique aux écoliers pour les JO et une pièce de 2 euros. Les professeurs ont aussi droit à ce cadeau. Les syndicats pointent du doigt une « opération de communication » au coût conséquent.
Les Jeux Olympiques de Paris 2024
Les Jeux Olympiques de Paris 2024 seront le plus grand événement jamais organisé en France. Ils se tiendront du 26 juillet au 11 août 2024, durant 16 jours hors du temps. Pendant lesquels Paris 2024 sera le cœur du monde. Les Jeux, c’est du sport, mais tellement plus encore… Une combinaison de rendez-vous culturels, de programmation artistique, et de performances diverses qui créent une expérience unique en son genre. Les Jeux, c’est un festival populaire et multiculturel qui s’adresse au monde entier. C’est une aventure qui va embarquer la France entière pour une expérience inédite.
Les Jeux sont un rendez-vous unique pour lequel Paris 2024 travaille depuis la phase de candidature. En décrochant l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques le 13 septembre 2017, Paris 2024 s’est lancé dans l’aventure avec une ambition : proposer des Jeux révolutionnaires.
La pièce de 2 euros pour les écoliers et un kit sur le JO
16 millions d’euros ont été dépensés pour des livrets pédagogiques aux écoliers en vue des Jeux Olympiques. Une somme « adaptée » pour le ministère de l’Éducation. En effet, un « scandale » pour les syndicats, après les annonces de Bruno Le Maire sur les coupes dans le budget de l’État. Un « kit pédagogique » sur les Jeux olympiques 2024 avec une pièce de 2 euros spéciale frappée par la Monnaie de Paris pour l’occasion provoque la grogne chez les enseignants. Et pour cause: cette opération a coûté 16 millions d’euros au ministère de l’Éducation et de la Jeunesse, selon les informations de nos confrères de RMC. Cette annonce tombe au moment où Bruno Le Maire a annoncé 10 milliards de coupes dans le budget de l’État.
« Notre budget sera impacté de 1% par les coupes budgétaires. C’est un des moins impactés », se défend le ministère auprès de BFMTV.com « Cela n’aura pas d’impact sur les recrutements et les réformes engagées qui supposent de tels recrutements », explique-t-on. Quant aux JO, c’est « un moment historique » et l’organisation de ces kits « était prévue de longue date afin que tous puissent avoir le livret, au bon moment! »
Mitterrand avait fait la même
Cette opération voulue par le président de la République va permettre aux élèves ainsi qu’à leurs professeurs « de garder une trace de cet événement inédit » et de partager « un héritage précieux et un souvenir commun », nous contextualise la rue de Grenelle. À l’hôtel de Rochechouart et à l’Élysée, on s’appuie sur un précédent de 1989 pour justifier cette ambition. En 1989, en effet, pour le bicentenaire de la révolution française, un livret ainsi qu’une pièce commémorative de 1 franc avaient été remis à chaque élève de CM2.
Au-delà du budget alloué à une telle initiative, les syndicats d’enseignants déplorent le manque d’informations préalables et de communication avec les équipes pédagogiques. « On a reçu ça, mais on n’a pas d’infos pour les utiliser, pas d’enseignement », s’agace Élisabeth Allain-Morenon du syndicat SE-Unsa à notre oreille. La secrétaire générale fustige une « déconnexion totale » des JO vis à vis de l’école par rapport aux engagements pris par le président de la République pour créer du lien pendant cette période.
« À part la labellisation génération 2024 pour certains établissements qui s’est vite essoufflée et cette distribution d’objet, il n’y a rien pour la jeunesse », déplore-t-elle. « Il s’agit pour l’instant des premières distributions aux chefs d’établissement », se défend le Ministère de l’Éducation. Les livrets, eux, « ne seront pas distribués aux élèves avant le lancement officiel » de cette initiative pédagogique qui s’accompagnera probablement « d’un déplacement d’Emmanuel Macron ».
Kit très polémique
« Le livret est un appui qui sera complété par des ressources pédagogiques actualisées sur le site Éduscol », nous explique l’entourage de Nicole Belloubet. Les syndicats accusent le gouvernement de gaspiller « dans un moment où Bruno Le Maire annonce que les fonctionnaires vont devoir se serrer la ceinture », tempête Guislaine David, porte parole du SNUipp-FSU.
« Ces 16 millions d’euros de kits, c’est énorme! C’est impossible à digérer« , conclut le SE-Unsa. Mais « si on lui applique la formule annoncée par Bruno Le Maire,. Elle doit notamment rendre 750 millions à Bercy. […] Où la ministre peut-elle trouver 750 millions sans toucher aux emplois? », s’interroge François Jarraud, rédacteur en chef du média Café pédagogique, référence pour les acteurs du secteur.