Le RSA, anciennement RMI, de la CAF, a longtemps été pour les personnes de plus de 25 ans. Depuis plusieurs années maintenant, les adultes âgés entre 18 et 25 ans peuvent aussi y prétendre, mais avec des conditions très restrictives. Faut-il ouvrir le revenu de solidarité active (RSA) de la CAF aux jeunes de 18-25 ans ? La Fondation Jean-Jaurès revient dessus.
Étendre le Revenu de Solidarité Active ou RSA de la CAF aux jeunes de 18 ans ?
À l’heure actuelle, la CAF accorde le RSA aux moins 25 ans, mais sous des conditions très restrictives. En effet, pour en bénéficier, il faut justifier de deux ans d’activité à temps plein au cours des trois années précédant la demande. D’aucuns proposent d’étendre le RSA de la CAF aux jeunes de 18 ans sans formation ni emploi. D’autres proposent d’intégrer tous les jeunes correspondant aux critères de ressources. Quelle que soit la solution, « le point d’achoppement » reste le même, selon Timothée Duverger.
« Non seulement l’ouverture du revenu minimum à un nouveau public est coûteuse. Mais en plus, elle peut être source d’injustice sociale en apportant une aide aux enfants des familles aisées », explique-t-il. Mais ce serait inégal par rapport aux enfants de milieux plus aisés ? Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités, préconisait auprès du Monde le fait « d’accorder le RSA de la CAF aux 18-25 ans, mais à ceux qui sont autonomes et le prouvent avec leur déclaration d’impôt », relaye Merci Pour l’Info. En effet, la situation sociale des jeunes peut varier considérablement selon les revenus de leur famille. Ainsi le rapport que Marc Wolf sur la Fondation Jean-Jaurès propose « une solution simplifiée… Consistant à laisser à l’arbitrage du jeune le choix de relever à ses 18 ans de la solidarité familiale. Ou de la solidarité nationale ».
La contribution totale des parents
De ce fait, dans le cadre de leur obligation alimentaire, « les parents aisés seraient alors spécialement mis à contribution pour financer l’allocation de leur enfant (CAF). En plus de perdre le bénéfice des prestations familiales et du quotient familial. L’effet d’aubaine serait ainsi neutralisé. Et le coût est limité à un montant compris entre 3 et 4 milliards d’euros », rapporte la Fondation Jean-Jaurès. L’idée que la CAF ouvre le RSA aux jeunes 18-25 ans n’est pas un fait nouveau. En effet, deux propositions dans ce sens ont fait l’objet d’un rejet depuis 2018.
Selon Merci Pour l’Info, en 2020, Gabriel Attal, alors secrétaire d’État chargé de la jeunesse, déclarait dans Les Echos : « Étendre le revenu de solidarité active (CAF) aux moins de 25 ans serait se placer dans un esprit de défaite, pour les jeunes comme pour l’État. Aucun jeune ne grandit avec les minima sociaux pour horizon ». « Les études disponibles sur le sujet (CAF) montrent que les seuils d’âge ne créent pas de rupture dans les taux d’emploi. Et même que la création d’une garantie de revenu est incitative à l’emploi » argumente Timothée Duverger.