Face à une inflation qui ne cesse d’augmenter en France, les Français cherchent à réduire leurs dépenses ainsi que leurs factures. En plus, selon l’Insee, cette inflation atteindrait les 5,8 % sur un an en août. Néanmoins, les marques subissent aussi l’effet de l’inflation. Ainsi, le secteur agroalimentaire a, lui aussi, décidé d’avoir recours à quelques astuces. Une technique bien connue consiste à pratiquer la “shrinkflation” ou la réduflation. Cela consiste à réduire de manière masquée les quantités des produits vendus, tout en les commercialisant au même prix, voire en les augmentant. Les consommateurs ne le savent pas.
Shrinkflation : son origine
D’abord, la shrinkflation date de 1987 mais elle n’avait pas encore de nom. Son fondateur se nomme Robert Crandall. Cet homme d’affaires, et ex-PDG d’American Airlines, constitue un cost-killer. Ce qui signifie un spécialiste de la réduction des coûts. En 1987, il a eu une idée. En effet, à l’époque American Airlines servait une salade niçoise à ses passagers. Mais l’un des ingrédients de cette salade coûte particulièrement cher : les olives. Le PDG a donc sorti sa calculatrice, et a cherché à trouver une solution pour baisser le coût de production des salades. Il a fait un calcul et a découvert que si chaque salade comptait une olive de moins, il pouvait baisser le prix de production. Jackpot ! Et il a eu l’idée de génie car cette décision aurait permis à l’entreprise d’économiser 40 000 dollars chaque année.
Depuis, plusieurs entreprises ont adopté cette technique. Ainsi, elle a gagné le nom de shrinkflation. Une contraction du verbe anglais to shrink, « rétrécir » et du mot inflation. Cela donne le mot-valise « réduflation » en français. La shrinkflation constitue donc une pratique qui consiste à réduire la taille ou la quantité d’un produit tout en le gardant au même prix. Cela peut signifier moins de chips et plus d’air dans un paquet de chips. Ou encore moins de papier sur un rouleau de papier toilette. En résumé, le prix d’achat reste le même, mais le coût unitaire augmente.
Foodwatch dénoncent certaines marques
Des marques alimentaires populaires ont déjà reçu des dénonciations par l’association Foodwatch. Cette association « milite pour la transparence dans le secteur agroalimentaire ». L’association a alors accusé six marques de cette pratique de shrinkflation dans l’émission « Complément d’enquête » diffusée sur France 2. Tout d’abord, l’association Foodwatch a accusé la marque d’eau Salvetat. Ils auraient réduit, depuis 2020, la taille de ses bouteilles de 1,25 litre à 1,15 litre. Et ce, alors que le prix au litre a augmenté de 15 % chez Intermarché et de 5 % à l’unité. Le slogan « Format généreux comme les gens du Sud » a, de plus, ironiquement disparu de l’étiquette.
Puis, Foodwatch dénonce aussi que la marque fromage kiri est touchée par le phénomène d’inflation masquée. En effet, il semblerait qu’ils aient réduit la taille de la portion de son fromage de 10 % en près d’un an et demi. Les portions diminuent ainsi de manière considérable. Et ce, en passant de 20 à 18 g. « Chez Auchan, le prix à l’unité ne semble pas avoir changé, mais le prix au kilo a augmenté de 11 % », souligne donc l’association. Plusieurs associations alertent ainsi sur sa généralisation. Dans son magazine de mai 2022, l’association UFC-Que choisir a mis en garde contre « l’inflation cachée ». Elle a notamment, quant à elle, pris l’exemple de l’entreprise Fleury Michon. Cette marque aurait réduit ses tranches de blancs de poulet de 10 grammes. Donc en cachant la hausse du prix de son produit