Le spécialiste des finances publiques François Ecalle affirme qu’une grande part des impôts va à la protection sociale. Il avait fourni des explications sur les 1 000 euros de prélèvements obligatoires l’an dernier.
À quoi ça sert de payer des impôts ?
Payer des impôts sert à participer au budget nécessaire pour faire fonctionner son pays. Car, pour enseigner aux élèves, défendre la population, soutenir les entreprises, venir en aide aux plus démunis, il faut de l’argent. Effectivement, l’État prélève cet argent selon des règles précises. Avec l’argent récolté, il gère des services ouverts à tous. Le plus important, c’est l’éducation. Ainsi, tous les enfants vont à l’école gratuitement. Mais payer les professeurs et entretenir les écoles a un coût. On compte 6 000 euros par an pour un élève à l’école ! L’argent sert aussi à payer les salaires des infirmiers, des juges, des policiers, de tous les fonctionnaires qui font marcher l’État. L’État prélève de l’argent sous forme d’impôts et de taxes, auprès des citoyens et des entreprises. La moitié de l’argent vient d’un impôt que tout le monde paie, la TVA. Dès que tu achètes quelque chose, la taxe est incluse dans le prix. Elle est versée dans les caisses de l’État.
Une autre partie de l’argent récolté vient de l’impôt sur le revenu, que chacun paie en fonction de son salaire. Ceux qui gagnent le plus d’argent paient le plus d’impôts et ceux qui ont peu d’argent n’en paient pas. Depuis janvier 2019, l’impôt est prélevé chaque mois directement sur le salaire et reversé à l’État par les entreprises. C’est le prélèvement à la source.
Impôts : 563 euros pour la protection sociale
Il semblerait que la protection sociale est le poste de dépenses le plus important soit 563 euros sur 1 000 euros d’impôts. En effet, sur ces 563 euros, les dépenses pour les retraites et la santé représentent une grande partie. Il y a notamment 247 euros pour les retraites et 209 euros pour les dépenses de santé et d’invalidité. Ce sera 64 euros pour les services hospitaliers et 54 euros pour les indemnités comme les arrêts maladie.
« En France, nous choisissons de dépenser beaucoup pour les personnes âgées, à qui sont destinées les dépenses de retraite. Une part importante de celles de santé, et moins pour les actifs ou les jeunes et moins pour les jeunes, analyse François Ecalle. Cela est bien entendu dû à l’évolution de notre pyramide démographique, mais nous ne déployons pas beaucoup d’efforts pour contrer cette tendance » déclare le spécialiste des finances publiques François Ecalle.
L’enseignement
Outre la protection sociale, les impôts servent aussi à payer des dépenses au « soutien des activités économiques » (116 euros). Effectivement, cela cache des aides et subventions aux entreprises et aux ménages très diverses (aides à l’emploi, à l’agriculture, aux énergies renouvelables, etc.). Sans oublier les dépenses liées aux transports, comme les subventions à la SNCF et à la RATP ou la construction et l’entretien des routes. Puis il y a l’enseignement qui est de 90 euros sur 1 000 euros d’impôts. Il y a notamment 38 euros pour les collèges et les lycées, 24 euros pour l’élémentaire et le primaire, et 11 euros pour le supérieur.
Les services généraux et les impôts
Après la protection sociale, les impôts servent aussi aux services généraux. En effet, cela implique la présidence, le Parlement, les services du Premier ministre, la gestion des ressources humaines. Sans oublier les fonctions de représentation, mais aussi les aides économiques extérieures. Ils représentent 67 euros sur 1 000 euros d’impôts. Puis, il y a les intérêts de la dette publique (34 euros), la défense (31 euros), la sécurité intérieure et la justice (30 euros, dont 16 euros pour les services de police, 5 euros pour la protection civile, 4 euros pour les tribunaux et 3 euros pour l’administration pénitentiaire). Les loisirs, les sports et la culture (25 euros), les aides à la pierre et les équipements collectifs (21 euros) sont aussi à prendre en compte. Quant à la protection de l’environnement et la recherche fondamentale (5 euros).
Cependant, depuis 1995, la structure de nos dépenses publiques a connu une modification. Vraisemblablement, plus de montant est destiné aux retraites, à la santé, au soutien aux activités économiques (hors transports). Il en est de même pour les loisirs, au sport et à la culture, à la lutte contre l’exclusion et à la protection de l’environnement. Il y a moins de dépenses pour la défense, la recherche fondamentale, les transports. Les dépenses ont aussi baissé pour les services généraux, la politique familiale ou l’enseignement.