Haute-Garonne : sa mutation refusée depuis 14 ans, la prof ne peut plus enseigner
La mutation de cette professeur est restée non obtenue depuis des années. D’un autre côté, l’Éducation Nationale peine à recruter.
Une mutation non obtenue depuis des années pour cette professeur
Jessica, professeure des écoles, se heurte au système éducatif français. Et ce n’est pas la seule. En effet, plusieurs mutations de professeurs restent non obtenues depuis des années. C’est un mal trop bien connu des enseignants mais peu évoqué hors de l’Education nationale. Chaque année, des professeurs qui formulent leur demande de mutation se voient opposer un refus, le plus souvent sans raisons. C’est un scandale ancien, mais l’on constate que le phénomène s’amplifie chaque année, observe Frédéric Volle, secrétaire général du Snudi-FO lors d’une conférence de presse sur le sujet le 30 novembre. Au niveau du collège et du lycée, le recrutement est national et les lauréats des concours sont affectés sur le territoire national. Ceux qui souhaitent changer de département ou d’académie par la suite, doivent se soumettre à une demande basée sur un barème de points. Lorsqu’un enseignant commence sa carrière, il en a 14.
Le nombre augmente ensuite avec l’ancienneté. Lorsque l’on demande une mutation pour rapprochement du conjoint, le nombre d’années d’éloignement est pris en compte. La première année, on comptabilise 50 points contre 450 la 4e année. Mais ce barème demeure flou aux yeux des premiers concernés. D’autant qu’en plus, leur demande de mutation doit être validée par leur rectorat d’origine et le rectorat d’arrivée. Ainsi une mutation non obtenue pose un grand problème pour un professeur.
Des « départements prisons »
En 2021, 43 % des 26 000 professeurs demandant à changer d’académie ont obtenu satisfaction. Il y a eu un peu plus de 45 % en 2019, et 55 % en 2015, selon les bilans sociaux du ministère. Dans le premier degré, les demandes de mutation entre départements ont été refusées à presque 80 % en 2022. Et le phénomène est en hausse constante depuis dix ans : en 2010, ces refus concernaient 63 % des demandes. Plus de la moitié des demandes de mutation de l’année 2021 émanent d’enseignants travaillant en Ile-de-France, notamment dans les académies de Créteil et de Versailles. Ces académies sont les moins attractives. En effet, ce sont celles où l’on compte le plus d’élèves. En plus, pour les professeurs des écoles, leur demande de mutation est non obtenue depuis cinq ans.