Les experts craignent un rebond d’épidémie de grippe pour cet hiver, une vaccination est déjà prévue. Ils évoquent le fait que les individus à risque sont devenus encore plus sensibles que les années précédentes. On vous fait le point en se basant sur les explications de l’infectiologue Vincent Enouf ainsi que du professeur de virologie Bruno Lina.
Épidémie de grippe : un hiver sous tension, une vaccination déjà prévue !
La crise sanitaire semble être derrière nous, mais pas pour tout le monde visiblement. En effet, on parle quand même de huitième vague de Covid dans l’hexagone. De plus, avec l’hiver qui approche, c’est le retour de l’habituelle campagne de vaccination contre la grippe saisonnière. En effet, les individus prioritaires auront la possibilité de se faire vacciner par un docteur, un infirmier, une sage-femme ou un pharmacien et de manière gratuite. Pour le moment, il y a eu peu de cas. Mais il est impossible de savoir à l’avance l’ampleur de l’épidémie de grippe. Alors, il vaut mieux faire une vaccination contre la grippe.
La grippe est déjà présente dans l’hémisphère sud et commence seulement dans l’hémisphère nord. Selon les données, la période hivernale va être compliquée. Mais une vaccination contre cette grippe est déjà prévue. Décidément, avec les tensions sur le carburant et l’énergie, va-t-on devoir faire face à une nouvelle épreuve ? Le professeur de virologie du CHU de Lyon, Bruno Lina et l’infectiologue Vincent Enouf évoquent un retour en force du virus. Voici ce qu’ils ont expliqué aux journalistes de TF1info.
Nos défenses immunitaires ont-elles régressé ?
Pourtant, pendant la crise sanitaire de la Covid-19, la grippe avait quasi disparu de la planète grâce à la vaccination. Après deux ans de « pause de grippe », les experts expliquent que notre terrain immunitaire a changé et qu’il est devenu plus sensible à la grippe. En effet, le virus de la grippe n’a pas changé, mais nos défenses immunitaires si. « Intrinsèquement, il n’a pas acquis des facteurs de virulence qui le rendraient plus agressif que ses prédécesseurs. Simplement, étant donné qu’il a moins circulé au cours des deux derniers hivers, on observe un petit défaut d’immunité collective, ce qui va favoriser sa circulation », analyse le professeur en virologie. Ainsi, « les personnes à risque sont encore plus à risque cette année », ajoute l’infectiologue.
Le directeur adjoint du Centre de référence des virus respiratoires de l’Institut Pasteur ajoute aussi : « contrairement à d’habitude, les personnes ne bénéficieront pas de la protection de ceux qui les entourent, ce qu’on appelle l’immunité de groupe ». Par ailleurs, l’isolement, les confinements, le port du masque, le lavage extrême des mains, ont entraîné aussi des conséquences négatives. En effet, cela aurait affaibli nos défenses immunitaires… « La réponse immunitaire face à cette grippe nécessite d’y être exposé, soit par la vaccination, soit par une infection. En l’absence de stimulation, il y a un risque de défaut d’immunité et on s’expose alors à des formes graves, lorsqu’on est une personne à la santé fragile », explique le professeur Lina.