Actuellement, la Banque de France alerte sur l’arnaque au faux conseiller bancaire. Au premier trimestre de 2023, cette fraude a fait perdre 203 millions d’euros aux Français.
Arnaque au faux conseiller bancaire: mode opératoire
L’arnaque au faux conseiller bancaire est une méthode permettant au fraudeur de prendre le contrôle de votre compte. En effet, cela va être fait à distance grâce à l’identité usurpée. En utilisant le prétexte d’un achat ou d’une activité suspecte sur le compte en banque de l’entreprise, un présumé conseiller bancaire prend contact avec vous. Il se peut même que la personne se fait passer pour le directeur de l’agence.
La manipulation psychologique est ici le seul moyen utilisé pour permettre au fraudeur d’obtenir les informations dont il a besoin. Pour passer au travers des maillages de sécurité, le fraudeur convainc son interlocuteur de lui transmettre son identifiant bancaire. Ainsi, c’est de cette manière qu’elle va valider son identité et stopper une transaction fictive. C’est grâce à l’identifiant dont il se sert pour changer le mot de passe et générer l’envoi d’un code de sécurité sur le téléphone de son interlocuteur. C’est en prétextant vouloir mettre un terme à la fraude en cours.
Les fraudeurs usent des mêmes techniques que pour la fraude au président ou la fraude au faux fournisseur : la pression et l’urgence. Il est ici question d’une personne qui utilise les données bancaires de l’entreprise pour faire quelques achats. Ainsi, il devient alors urgent pour la victime de stopper ces transactions qui sont pourtant fictives. Une fois le code de sécurité obtenu, le fraudeur peut simplement remplacer le mot de passe et effectuer les transactions planifiées puisqu’il est désormais en possession de l’identifiant et du mot de passe de l’entreprise. Avant que la supercherie ne soit découverte, des dizaines de transactions bancaires sont initiées et transitent sur différents comptes bancaires, dans la plupart des cas à l’étranger. Le recours est alors impossible.
Reconnaître l’arnaque au faux conseiller bancaire
Un banquier ne demande jamais un identifiant ou un mot de passe. Dans ce type de fraude, la technique utilisée par le fraudeur est d’occuper la conversation. D’ailleurs, pour parvenir à ses fins, le fraudeur se positionne comme la solution à la menace, alors qu’il est la menace lui-même. Le fraudeur met donc son interlocuteur dans une situation d’urgence dans laquelle un temps de réflexion n’est pas alloué et la prise de décision doit être rapide pour résoudre l’incident et limiter les dégâts supposés. L’arnaque au faux conseiller bancaire peut entraîner des pertes financières lourdes de conséquences pour l’entreprise. En accédant au compte en banque de l’entreprise, le fraudeur peut dans un délai court effectuer de nombreuses transactions, mais également collecter des données dont il pourra se resservir dans un autre contexte. Il n’est pas rare de constater qu’une entreprise usurpée est par la suite de nouveau la cible de fraudeurs.
Se protéger de la fraude
Voici quelques premiers réflexes pour faire face à l’arnaque au faux conseiller bancaire :
- Gardez à l’esprit qu’un conseiller bancaire ne vous demandera jamais ni identifiant, ni mot de passe
- Méfiez-vous toujours des appels ou emails prétextant des dangers potentiels et nécessitant une action immédiate
- N’engagez pas la conversation, notez le numéro de téléphone et rappelez votre interlocuteur sur son numéro habituel
En cas de doute, prévenez et sensibilisez vos équipes et collaborateurs à réception d’un appel et/ou email mentionnant des dangers potentiels et nécessitant une action immédiate.
Conservez toutes les traces de l’arnaque
Vous raccrochez et réalisez, un peu tard, que vous venez de vous faire escroquer ? Vous repérez, en consultant votre compte, des opérations (paiements par carte, virements) que vous n’avez pas initiées ? Le premier réflexe est de combler les brèches, en modifiant les codes d’accès à votre espace bancaire en ligne et en faisant opposition sur votre carte. Puis, bien sûr, de contacter votre banque pour signaler les opérations frauduleuses. Commencez également, au cas où, à préparer votre « dossier » d’indemnisation. Dans le cas, probable, où votre banque refuse de vous rembourser sur le champ, vous aurez à faire la preuve de votre bonne foi. Pour cela, conservez toutes les traces possibles de l’escroquerie.
Faites, par exemple, des captures d’écran de votre journal d’appels, pour montrer que le faux conseiller a usurpé le numéro de téléphone de votre banque. S’il y a eu des échanges de messages, conservez-les. Essayez aussi de vous souvenir des informations personnelles dont l’escroc avait connaissance et qu’il a utilisé pour crédibiliser sa demande. Objectif : montrer que l’arnaque était difficile, voire impossible à détecter.