ENQUETE : Vers ne baisse des taux de la BCE en septembre et en décembre après celle de juin

Suite à la durabilité de l’inflation, il y aura une baisse du taux de la BCE. Cela serait tout de même limité.

Vers une baisse du taux de la BCE

« Si les Banques centrales à travers le monde ont d’abord estimé que le choc inflationniste serait temporaire, il apparaît aujourd’hui que les pressions inflationnistes pourraient perdurer », déclare actuellement Clémentine Cazalets. Durant un entretien de la télévision irlandaise, Christine Lagarde, la présidente de la BCE a parlé d’une inflation sous contrôle. Vraisemblablement, il y a une progression des prix à hauteur de 2,4 % en avril, loin du pic à plus de 10 % atteint à l’automne 2022. Le ralentissement de l’inflation est désormais plus poussif, mais la BCE prévoit d’atteindre son objectif de 2 % l’année prochaine. Un but que même le FMI, la Commission européenne veulent atteindre. D’ailleurs, la croissance reste très modeste : après 0,4 % en 2023, elle n’est attendue qu’à 0,6 % sur l’ensemble de la zone euro. Ainsi, le taux de dépôt de la BCE est actuellement à 4 %, son plus haut historique.

Christine Lagarde affirme aller vers une baisse du taux de la BCE. Les marchés envisagent une seconde baisse à l’automne, mais sont indécis quant à l’éventualité d’une troisième baisse avant la fin de l’année. Christine Lagarde, comme les autres membres du Conseil des gouverneurs se refusent à discuter de la suite du desserrement monétaire. Certains mettent en avant le risque que l’inflation ne soit pas totalement maîtrisée et prônent donc la prudence en évitant de s’engager sur des baisses supplémentaires. Contrairement à la Fed, la BCE ne donne pas ses prévisions de taux à moyen terme, et donc le niveau qu’elle estime approprié pour stabiliser l’inflation.

La fin des taux d’intérêt assez bas

La dernière baisse du taux de la Fed a eu lieu suite à la crise de la dette de 2011-2012. Effectivement, cela avait causé une période de taux négatifs qui a duré 8 ans. Puis, la zone euro a dû faire face à l’inflation qui était seulement à 0,9 % entre 2013 et 2020. Malgré l’emploi inédit de taux négatifs et les programmes d’assouplissement quantitatifs, l’inflation restait obstinément faible. La crise du Covid et l’éclatement de la guerre en Ukraine ont brusquement inversé la tendance. Si les Banques centrales à travers le monde ont d’abord estimé que le choc inflationniste serait temporaire, c’est loin d’être le cas en ce moment.

Ces deux récentes crises ont mis en lumière la nécessité d’intensifier les efforts pour accélérer certains processus. Cela inclut la réindustrialisation des économies développées, la transition écologique, la recherche d’indépendance énergétique ou encore la démondialisation. Ce n’est que de cette manière qu’on aura droit à une croissance durable des économies développées. Il ne faut alors pas exclure un régime d’inflation plus élevé que celui que l’on a connu au cours des années 2010. En conséquence, il y aura notamment une baisse limitée de taux de la BCE. Néanmoins, il ne faudrait pas espérer retrouver les taux d’intérêt extrêmement faibles.

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