Peut-on faire confiance aux promesses de la carte Emrys ? Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur cette coopérative qui se veut être salvatrice pour les Français.
Comment ça marche ?
Lorsqu’ un membre achète sur le site d’Emrys une carte-cadeau d’une enseigne partenaire d’une valeur de 100 €, Emrys l’a en réalité négociée 94 € auprès de l’enseigne. Cela fonctionne car Emrys possède 170 000 abonnés en France et en Belgique. Les dirigeants expliquent réussir à négocier des remises qui servent à « récompenser » les membres.« C’est une coopérative magique » aux yeux de Gwenola Billy, adhérente depuis 2019. En effet, cette Brestoise gagne de l’argent en réglant ses achats grâce à des cartes Emrys depuis trois ans. Ainsi, les cartes-cadeaux deviennent un moyen de paiement pour les adhérents. « En 2019, j’ai récupéré 132 €, puis 468 € en 2020 », explique-t-elle. Gwenola Billy réussit à acheter des choses juste avec sa cagnotte Emrys. Voici comment le système fonctionne : « La coopérative achète en grande quantité les cartes-cadeaux, puis négocie les remises auprès des marques. »
La mécanique de la carte Emrys s’appuie sur la force de la négociation collective. « Plus nous achetons nombreux, moins c’est coûteux ». D’ailleurs, son slogan est : « Augmentez votre pouvoir d’achat. ». Les parrains touchent aussi une partie des remises négociées. Beaucoup espèrent atteindre 15 000 euros pour certains mois. « C’est le cas pour un membre », admet Wilfried Rivière, le président fondateur. Les grandes enseignes sont conquises. Carrefour reconnaît que l’attractivité de sa carte-cadeau « est importante, elle rencontre un véritable succès auprès des adhérents d’Emrys. Entre 2019 et 2021, nous avons multiplié par 40 la vente de ces cartes auprès des consommateurs. ». Durant l’interview, Gwenola Billy jure ne pas surconsommer. Pourtant, le site fige les comptes inactifs durant seulement 2 mois.
La carte Emrys pose quelques soucis…
Aussi, pour avoir accès aux remises par la carte Emrys, il faut recruter de nouveaux membres. Mais ceci n’est possible que si l’on débourse 40€ pour le premier ou 100€ pour le second. Chaque parrain s’assure donc que les membres de son équipe consomment. En effet, c’est cela qui leur rapporte de l’argent. Sachez que plus vous recrutez, plus vous gagnez. « Vous pouvez ainsi revendre les trois licences en faisant une marge. C’est un revenu supplémentaire », défend Wilfried Rivière dans une vidéo sur la page Facebook. Mais ce fonctionnement est louche selon Jacques Cosnefroy. Il s’agit du délégué général de la Fédération de la Vente directe. Il est donc expert du marketing multiniveau. « Vous ne pouvez pas percevoir une rémunération sur le parrainage. C’est puni par la loi. » L’avocate Stéphanie Ropars le confirme d’ailleurs.
En plus, les membres doivent former les nouvelles recrues. « Mais ils n’ont aucun contrat », confirme le président qui poursuit : « Ils n’en signent pas car ce n’est pas un travail, ils sont libres, indépendants. ». Le système d’Emrys s’apparente à un système pyramidal. Les parrains gagnent de l’argent sans vente de produits ni de services. Plus la pyramide s’agrandit, plus la rémunération de la tête de la pyramide augmente. Mais Wilfried Rivière refuse cette appellation. Il le qualifie de marketing relationnel. Ce dernier est autorisé en France. Mais comment bien le distinguer du système pyramidal ?