Il y aura notamment une hausse de la facture d’électricité malgré une baisse du tarif réglementé. Ce dernier est mise en vente par la Commission de régulation de l’énergie (CRE). En même temps, le gouvernement prévoit de réintroduire une taxe. Cela va induire une hausse de 10% au 1er février.
Vers de plus grand changements
La Commission de régulation de l’énergie a, en effet, avancé une prochaine évolution, dans un communiqué publié mercredi. Vraisemblablement, la CRE offre une actualisation de ces tarifs, hors fiscalité et cela se fait chaque année, à deux reprises. D’abord en février, puis en août. Pour ce faire, elle se fonde sur les prix de marché de l’électricité. « Avant de proposer l’évolution des tarifs réglementés de vente au Gouvernement, [la CRE] soumet sa proposition aux acteurs (fournisseurs, associations de consommateurs et administrations concernées), pouvait-on lire dans son communiqué.
Cependant, avant l’audition des principaux acteurs le 15 janvier 2024, la CRE fait part des évolutions qu’elle envisage à ce stade. « Que faut-il attendre, dès lors, au 1er février 2024 ? « Au 1er février 2024, avant la prise en compte de la fiscalité, le niveau moyen des TRVE baisse de -0,35 % HT (soit -0,74 €/MWh) par rapport aux TRVE gelés en vigueur depuis le 1er août 2023 », déclare la CRE.
Baisse du tarif réglementé : vers une hausse de la facture d’électricité
La CRE propose aussi une baisse du tarif règlementé qui va causer une hausse de la facture d’électricité. Effectivement, cela se fonde sur « la détente des prix sur le marché de gros de l’électricité en 2023 ». Cela va permettre de compenser la suppression du gel tarifaire mis en place dans le cadre du bouclier 2023 selon la Commission de régulation de l’énergie.
Malheureusement, la baisse du tarif règlementée va impliquer une hausse de la facture d’électricité. Une très mauvaise nouvelle pour les consommateurs d’électricité. L’année 2024 sera aussi marqué par le retour d’une taxe : la TICFE ou « taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité ». En 2021, cette taxe avait connu une baisse. Elle était alors passée de 32 euros du MWh à 1 euro du MWh pour les particuliers, et 0,50 euro du MWh pour les professionnels (au lieu de 26 euros du MWh), du 1ᵉʳ février 2022 au 31 janvier 2023, avant d’être prolongée jusqu’au 31 janvier 2024.
Au 1er février 2024, la TICFE fait donc son retour. « Dans le cas où le tarif de l’accise sur l’électricité est maintenu à son niveau actuel de 1 €/MWh, la variation des TRVE est de -0,01 % TTC pour les clients résidentiels et -3,59 % TTC pour les clients non résidentiels ; dans le cas où le tarif de l’accise est majoré au niveau du plafond fixé par la loi de finances pour 2024 de 22,54 €/MWh, la variation des TRVE est de +10,00 % TTC pour les clients résidentiels et +6,20 % TTC pour les clients non résidentiels », avait martelé la CRE.
Un dossier sensible
De plus, cette année, le bouclier tarifaire prend fin progressivement. D’ailleurs, la baisse du tarif règlementée et la fin de cette aide va causer une hausse de la facture d’électricité. Ce dossier reste vraiment sensible. Il a réussi à être l’origine des tensions entre la Commission de régulation de l’énergie et le gouvernement.
En décembre dernier la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher avait assuré qu’il n’y aura pas d’augmentation à « deux chiffres » des factures d’électricité. Elle avait vanté en même temps de la réforme du marché européen de l’électricité et de la réorganisation du système de régulation en France. « Les augmentations à venir n’ont pas vocation à être à deux chiffres », avait-elle confié dans l’émission du Grand jury RTL. « Aujourd’hui, demain, il n’y aura plus des envolées des prix telles qu’on les a connues en 2022 grâce à notre action au niveau européen et grâce à notre action au niveau français », a-t-elle ajouté.
Des accords signés
Le 17 octobre dernier, les Vingt-Sept se sont mis d’accord sur une réforme du marché européen de l’électricité. Ainsi, il y a eu un pourparlers entre Paris et Berlin sur le nucléaire. Cela va permettre de limiter la volatilité des cours sur les marchés. Par ailleurs, en France, EDF et le gouvernement ont trouvé le 14 novembre un accord fixant le prix de référence de l’électricité nucléaire. Ce sera donc à 70 euros le MWh à partir de 2026.
« Aujourd’hui, nous reprenons le contrôle sur le prix de l’électricité et nous le reprenons avec des augmentations qui ont vocation à suivre (…) notre coût de production d’électricité, le coût du nucléaire, le coût de l’ensemble de notre réseau et qui est déconnecté du coût des fossiles », avait déclaré la ministre. En 2022, dans le sillage de la guerre en Ukraine, l’envolée des prix du gaz avait entraîné vers des sommets ceux de l’électricité.