Intoxication alimentaire : les 6 astuces simples, mais efficaces pour l’éviter durant un barbecue, selon une virologue

Derrière la polémique « barbecue et virilité », c’est l’écoféminisme qu’il faut analyser

« Il faut changer de mentalité pour que manger une entrecôte cuite sur un barbecue ne soit plus un symbole de virilité. » Ce sont les paroles de Sandrine Rousseau lors d’une table ronde des journées d’été d’EELV samedi 27 août. 

Que se cache derrière cette histoire de «barbecue et virilité» ?

Après les propos de Sandrine Rousseau, beaucoup ont réagi. Nous pouvons citer Fabien Roussel, Éric Ciotti, Nadine Morano ou Clémentine Autain. « On mange de la viande en fonction de ce que l’on a dans le porte-monnaie, et pas en fonction de ce qu’on a dans sa culotte ou dans son slip », a notamment rétorqué le premier secrétaire du Parti communiste. Ce sujet – la virilité et le barbecue – pose de réelles questions de fond. Celle du lien entre la viande et le réchauffement climatique. Le décalage dans la consommation de viande des femmes et des hommes est aussi à méditer. Dans les deux cas, il existe des chiffres et des données permettant largement d’étayer les propos de Sandrine Rousseau.

Mais, plus généralement, et pour saisir la portée de ce débat, il faut peut-être retourner à l’origine d’une telle position. Cela est profondément ancrée dans un mouvement récent : l’écoféminisme. Sandrine Rousseau s’est toujours revendiquée de ce mouvement . « L’idée est de remettre en cause le triptyque qui fonde notre société actuellement : prendre, utiliser, jeter. On fait ça pour la nature, mais aussi finalement pour le corps des femmes, et plein d’autres personnes dans la société, précaires ou vulnérables. C’est exactement ça qu’il faut que l’on renverse ! », expliqua-t-elle ainsi dès le lancement de la campagne présidentielle.

Qu’est-ce que l’écoféminisme ?

A l’origine de cette polémique sur le barbecue et la virilité, il y a l’écoféminisme. Ce dernier croit, et affirme que les femmes ont un grand rôle à jouer dans la lutte pour le climat. C’est une écrivaine française, Françoise d’Eaubonne, qui la première a introduit ce terme de « féminisme écologique ».  Ce fut en 1974 pour « attirer l’attention sur le potentiel des femmes à mener une révolution écologique », note l’encyclopédie de l’université de Stanford. « La thèse fondamentale de l’écoféminisme, c’est de soutenir qu’il y a des liens indissociables entre domination des femmes et domination de la nature, ou entre capitalisme écocide et patriarcat. Que ce sont les deux facettes de la même médaille, du même modèle de civilisation qui s’est imposé historiquement », explique auprès de Slate la professeure de philosophie spécialiste du sujet Jeanne Burgart Goutal.

Si le concept a jailli d’un esprit français, le mouvement, lui, est né aux États-Unis et au Royaume-Uni dans les années 70-80. L’origine était la menace d’une guerre nucléaire. L’un des concepts forts de l’écoféminisme est celui du « reclaim ». On peut le définir comme un mouvement de réinvention (de l’histoire, de la nature) et de réappropriation (de ce qui a longtemps été associé uniquement aux femmes).Il faut savoir que globalement les femmes sont plus vulnérables aux conséquences du réchauffement climatique que les hommes. « Sécheresses, désertification, inondations sont aussi autant de menaces sur les activités agricoles dont les femmes ont majoritairement la charge, alors même qu’elles produisent dans certains pays jusqu’à 80 % de l’alimentation. Quand une catastrophe naturelle frappe une région, le risque de décès est 14 fois plus élevé pour les femmes », selon l’ONU. Le reclaim, c’est donc d’une part se réapproprier la place des femmes dans le monde.

 

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