« Dans les années 70, l’inflation profitait globalement aux travailleurs. Aujourd’hui, c’est loin d’être le cas… »

Autrefois l’inflation profitait aux travailleurs contrairement à ce qui se passe de nos jours. L’inflation impacte la vie des travailleurs surtout l’économies des familles.

Les conséquences de l’inflation sur les travailleurs

Les salaires n’ont pas progressé au même rythme que l’inflation depuis mi-2021. En effet, même si le mécanisme d’indexation du Smic a réduit l’écart.  Bien évidemment, l’inflation impacte la vie des travailleurs. L’indexation du Smic a donc joué un rôle d’amortisseur ces derniers mois pour les plus fragiles et les plus exposés à l’inflation.

La France n’était plus habituée à de tels niveaux depuis les années 1980. De 2001 à 2021, l’inflation n’avait atteint le seuil de 2 %, en moyenne sur une année, qu’à cinq reprises (2003, 2004, 2008, 2011 et 2012). D’ailleurs, la hausse moyenne de 5,2 % des prix à la consommation sur l’année 2022 a donc été un choc. D’autant plus qu’elle a percuté encore plus fortement l’alimentation et l’énergie, deux postes de dépenses indispensables. Conséquence directe sur les salaires. Alors qu’il n’est généralement réévalué qu’une fois par an, le Smic a été augmenté sept fois depuis le début 2021, si l’on inclut la hausse du 1er janvier cette année-là.

Un écrasement des grilles de salaires en bas de l’échelle

Avec l’accélération de l’inflation, depuis deux ans, le nombre de branches avec une rémunération inférieurs au Smic a atteint des records chez les travailleurs. Mais cette fois, chaque nouvelle hausse du Smic est venue faire grossir la liste des branches à la traîne. Et les accords a minima ont été systématiquement rendus immédiatement caducs. Certains secteurs sont ainsi toujours à ce jour hors des clous.

Bien sûr, cela ne signifie pas que les salariés des branches concernées touchent moins que le minimum horaire légal. D’ailleurs, l’employeur a l’obligation de combler. Le problème, c’est que ceux qui se trouvent en bas de la grille restent bloqués au Smic pendant des années. Et ceux qui sont juste au-dessus voient des collègues moins qualifiés ou avec des responsabilités moindres les rejoindre. Pas de quoi les motiver. De quoi, en revanche, renforcer un sentiment de déclassement social.

« Les grilles de certaines branches professionnelles ne sont plus adaptées aux qualifications. Des salariés acquièrent des compétences très utiles pour la performance de notre économie sans que leur rémunération ne progresse », déclarait à ce sujet Élisabeth Borne. Cependant, cette dernière avait proposé la mise en place d’un Haut Conseil des rémunérations, chargé de trouver des solutions.

Travailleurs : l’inflation a causé une réévaluation des salaires

Alors que 12 % des salariés (hors administration), étaient concernés par la réévaluation du Smic au 1er janvier 2021. À première vue, la proportion était déjà montée à 14,5 % début 2022, soit 2,5 millions de personnes. Autant dire qu’avec les multiples revalorisations intervenues ensuite, la part s’est depuis encore accentuée.  « Si les mécanismes légaux de revalorisation automatique du Smic garantissent que celui-ci augmente a minima comme les prix à la consommation, seuls les salariés payés au niveau du salaire minimum ou juste au-dessus, soit environ un salarié sur sept dans le secteur privé, sont directement concernés » avait déclaré l’Insee dans un billet paru le 6 octobre 2023.

Des courbes qui se recroiser

Pour la première fois depuis 2021, les courbes des hausses des prix et des salaires se sont enfin recroisées au 2e trimestre 2023. Par ailleurs, l’indice du salaire mensuel de base (SMB), qui correspond généralement à la première ligne du bulletin de paie a progressé de 4,6 % sur un an. Alors que dans le même temps, l’inflation a été de 4,4 %.

En euros constants (en retirant les effets de la hausse des prix), il a ainsi augmenté de 0,2 %. Mais cela s’est fait de façon inégale. Ainsi, il a progressé de 0,5 % pour les employés (en rose ci-dessous) et de 0,8 % pour les ouvriers (en rouge) alors qu’il a baissé de 0,1 % et 0,6 % pour les professions intermédiaires et les cadres.  Le Salaire moyen par tête, qui inclut cette fois les autres éléments de rémunération comme les primes ponctuelles (prime de partage de la valeur par exemple).

Il y a notamment les heures supplémentaires et le 13e mois. Cela reprend lui aussi des couleurs (+ 5 % en un an). Pas de quoi « pour autant compenser les pertes de pouvoir d’achat des revenus du travail accumulées depuis près de deux ans », affirme l’Insee. L’inflation a grandement impacté la vie des travailleurs. Ces derniers ont vu leurs budgets ne pas être à la hauteur de la hausse du prix. Dernièrement c’est le prix de l’électricité qui a connu une hausse.

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