Selon la Banque de France, le taux d’usure connaîtra une augmentation, applicable sur le crédit immobilier pour le premier trimestre 2023. Pour un emprunt de 20 ans et plus, le taux maximum légal passe de 3,05% à 3,57% au 1er janvier. Si la hausse devait donner un peu d’air à certains emprunteurs, l’accalmie devrait être de courte durée.
Crédit immobilier : l’augmentation du taux d’usure
Pour obtenir un crédit immobilier, mieux vaut être dans les starting-blocks. Alors que le taux moyen sur 20 ans s’établit à 2,44% au 19 décembre. De nombreux emprunteurs étaient jusqu’ici bloqués par le taux d’usure. Pour rappel, ce taux maximum au-dessus duquel les banques n’ont pas le droit de prêter. Cela concerne les intérêts du crédit, l’assurance emprunteur, et les éventuels frais bancaires. Il y aura une augmentation du taux d’usure sur le crédit immobilier.
« Le taux d’usure a eu incontestablement un rôle d’amortisseur, avec parfois, des frictions sur certains dossiers. Ce taux a cependant sensiblement augmenté en juillet, puis plus fortement en octobre. Et il le sera à nouveau plus fortement en janvier prochain, compte tenu d’un effet de base plus élevé. » Fixé à 3,05% pour les crédits de 20 ans. Le taux d’usure connaîtra une augmentation de 3,57% sur le crédit immobilier à partir du 1er janvier. Selon un avis publié ce mercredi au Journal officiel. Pour un emprunt inférieur à 10 ans, le taux maximum légal d’un crédit immobilier passera en janvier à 3,41%. Et celui pour un emprunt entre 10 et 20 ans passera à 3,53% (contre 3,03%).
La durée
Pour arriver à ce résultat, la Banque de France s’est basée sur un taux effectif (TAEG) moyen. C’est pour le quatrième trimestre 2022 de 2,68% pour les crédits de 20 ans et plus. Un chiffre bien loin de la réalité selon Maël Bernier, porte-parole du courtier Meilleurtaux. « Pour arriver à un TAEG de 2,68%, cela veut dire que le taux nominal du crédit est aux alentours de 1,85%. Ce sont des taux de crédit d’août 2022. En septembre, nous étions déjà à 2% en moyenne. Ce qui veut dire que la Banque de France s’est basée sur des crédits débloqués en banques en octobre ou novembre. Mais les taux ont été négociés en août. » En effet, le taux d’usure connaîtra une augmentation sur le crédit immobilier mais avec une durée trop courte.
Le relèvement du taux d’usure pourrait cependant être une légère bouffée d’air pour les emprunteurs. Prenons l’exemple d’un couple souhaitant emprunter 150 000 euros sur 20 ans, avec un taux de 2,22%. Et une assurance à 0,34% incluse plus des frais de garantie à 1 700 euros. Dans cette configuration, le TAEG du crédit est de 3,26%. « Pour l’instant ça passe, confirme Maël Bernier. Mais certains établissements bancaires font déjà état de barèmes autour de 2,95% ou 3% ».