Assurance chômage : les syndicats vent debout contre le projet de décret du réforme

L’exécutif envisage de réduire la durée d’indemnisation des demandeurs d’emploi. Le taux de l’assurance chômage se situe sous les 6% au niveau national.

Assurance chômage : la colère des syndicats

« Très contestable », « incompréhensible », « pas acceptable » … Les représentants des organisations syndicales ne mâchent pas leurs mots ces derniers jours pour faire part de leur colère. Vendredi soir, à la veille du week-end de Noël, le gouvernement leur a transmis le projet de décret. Ce dernier mettra en œuvre, à partir du 1er février prochain, la réforme de l’assurance-chômage. Les partenaires sociaux y ont découvert l’intention du gouvernement de réduire la durée d’indemnisation de 40%. Mais si le chômage passe à 6%, une mesure qui n’avait pas été évoquée jusque-là. « Sur le fond, comme sur la méthode, c’est un très mauvais cadeau de Noël. On est en train de pousser les chômeurs vers le RSA, vers la très grande pauvreté ». C’est le propos de la CGT sur le plateau de nos confrères. Pour Denis Gravouil, chargé du dossier assurance chômage pour le syndicat, « le gouvernement avance avec son idée. Mais il n’écoute absolument rien ».

C’est « avec stupéfaction » que la CFDT a découvert « cette nouvelle disposition concernant l’assurance chômage ». Le premier syndicat de France « regrette et dénonce un nouvel arbitrage encore une fois en défaveur des plus fragiles ». Dans son communiqué, le syndicat dirigé par Laurent Berger indique qu’il «se battra pour les plus précaires. Ce sont les chômeurs de longue durée et notamment les seniors. » afin qu’ils «ne subissent pas cette nouvelle injustice ». « L’objectif du plein-emploi passera par des solutions intelligentes sur la qualité de l’emploi et de l’accompagnement des personnes concernées. Des solutions de proximité existent également pour répondre aux multiples facteurs explicatifs du chômage », a martelé la CFDT. La CFTC regrette elle aussi que les organisations syndicales n’aient pas été consultées avant l’évocation d’une telle nouvelle mesure.

Le gouvernement se défend

Le gouvernement, de son côté, s’est défendu. « Le ministre avait évoqué qu’il y aurait un cran supplémentaire de modulation […]. C’est sur cette base déjà discutée de contracyclicité que s’applique ce cran. Si et seulement si le chômage passe sous les 6%, avec les mêmes paramètres ». C’est la réponse du ministre du Travail, Olivier Dussopt, interrogé par nos confrères. Pas de quoi apaiser la colère des partenaires sociaux. La CFE-CGC n’a pas caché sa colère concernant l’assurance chômage. « Il n’y a jamais eu de discussion. Il y a beaucoup de réunions dites de concertation. Mais tout ça c’est quand même un écran de fumée », a déclaré François Hommeril, président du syndicat. Le gouvernement est guidé selon lui par « une idéologie […] très contestable ».

Initialement, le texte prévoyait une baisse de 25% de la durée d’indemnisation pour tous les demandeurs d’emploi. Tout en ouvrant des droits à l’assurance chômage, à partir du 1er février 2023. Lors de la présentation de la réforme en novembre dernier, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, avait évoqué la possibilité d’un durcissement. Mais si le chômage est inférieur à 5%, équivalent au « plein-emploi ».

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