L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail tire sur la sonnette d’alarme. Et pour cause, les couches pour bébés seraient toxiques.
Substances toxiques dans les couches pour bébé : les conséquences
L’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) avait analysé les marques de couches jetables utilisées en Europe. L’analyse de l’Anses a montré que 38 produits chimiques toxiques étaient recensés dans ces couches pour bébé. Ces substances présentent des risques « très graves ». En effet, ces produits chimiques peuvent affecter la santé des bébés. L’Anses estime qu’à cause de ces couches, plus de 14 millions de bébés européens seraient exposés à des maladies. Il ne s’agit pas d’un problème de santé qui peut se soigner facilement. Les conséquences de l’exposition à ces produits seraient « potentiellement très graves » dans le futur.
Ces produits toxiques pourraient causer un cancer, des troubles hormonaux ou des troubles endocriniens. De ce fait, l’Anses a demandé aux institutions européennes de se mobiliser pour arrêter l’utilisation de ces produits chimiques. Malheureusement, l’agence européenne des produits chimiques semble ne pas vouloir coopérer.
Des enjeux économiques
En 2020, l’Anses a proposé la restriction des produits chimiques toxiques présents dans les couches pour bébés. L’agence avait proposé de fixer un seuil à ne pas dépasser sur l’utilisation de certains produits. Elle avait aussi présenté une méthode d’analyse des couches pour rechercher ces substances cancérigènes. Seulement, à la fin de l’année 2021, l’Agence européenne des produits chimiques s’est opposée à cette proposition. Même si elle admet les risques de ces produits, l’Agence estime que ces risques n’étaient pas « assez démontrés ». Selon les entreprises, la limitation des produits chimiques pointés du doigt aurait des « conséquences néfastes » sur le marché. Par conséquent, ils déclinent la demande de l’Anses.
De nombreuses associations attendent que la Commission européenne intervienne sur la décision finale de cette affaire. Les composants de ces couches présentent un grand danger pour la santé humaine. D’autant plus que les mêmes produits chimiques seraient utilisés dans d’autres produits d’hygiène menstruelle. Anja Hazekamp, la députée européenne, a estimé qu’il est « très préoccupant » que les nouveau-nés soient déjà exposés à des produits cancérigènes. Ce qui est encore plus préoccupant est le fait que malgré les preuves fournies, l’Agence européenne des produits chimiques ne veut pas coopérer. Elle préfère : « Défendre les intérêts économiques de ce secteur au lieu de soutenir un ensemble de restrictions qui permettraient de protéger la santé de ces jeunes enfants. » La vice-présidente de la Commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire assure vouloir combattre pour un environnement sans produits toxiques.