Olivier Dussopt, ministre du Travail, sur la lutte contre la fraude sociale : « Il y a la fraude aux allocations dont on parle fréquemment. Mais le plus gros, c’est la fraude à la déclaration ».
Dans une récente interview accordée à la Matinale de CNEWS ce mardi, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a exprimé son point de vue sur le plan de lutte contre la fraude sociale dévoilé par le gouvernement. Selon lui, il est primordial de mettre l’accent sur ce qu’il appelle la « fraude à la déclaration ».
Olivier Dussopt alerte sur la fraude sociale
C’est un fait avéré : la fraude sociale ne cesse de flamber. De plus, c’est un problème qui touche l’ensemble des branches de la protection sociale en France. À titre de rappel, elle consiste à obtenir ou à maintenir indûment des prestations ou des cotisations sociales. Ce, en dissimulant ou en falsifiant des informations. Selon le ministère des comptes publics, Gabriel Attal, le montant des fraudes détectées a explosé en 2022, atteignant plus de 1,5 milliard d’euros. Ce chiffre est en hausse de 44 % par rapport à 2021. Cela dit, la situation est alarmante.
Lors de son intervention sur CNEWS ce mardi, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, est revenu sur l’annonce du plan anti-fraude sociale par Gabriel Attal, Ministre des Comptes publics. Conscient de l’ampleur de la situation, il a vivement condamné la fraude en la qualifiant de « trahison ». Pour l’occasion, il a tenu à rappeler que contrairement à ce l’on pense, la fraude la plus conséquente n’est pas celle aux allocations. « Il y a la fraude aux allocations dont on parle fréquemment. Mais le plus gros c’est la fraude à la déclaration » a déclaré Olivier Dussopt.
Le ministre a expliqué que le « travail illégal » représente le « principal aspect financier de la fraude sociale ». Il s’agit en effet de travail non déclaré pour lequel aucune cotisation n’est versée. Il a souligné que derrière cette forme de travail illégal, se cachent de véritables situations d’emprise, de relations de domination, voire même d’esclavagisme. Ces déclarations mettent en lumière l’ampleur du problème et soulignent la nécessité d’agir rapidement.
Plusieurs milliards d’euros en jeu
La fraude sociale est un problème complexe et pour le moment, son évaluation précise reste difficile. Une chose est sure, elle engendre une perte de plusieurs milliards d’euros pour l’État. Selon la Cour des comptes, rien que pour les prestations sociales, cette perte est estimée entre 6 et 8 milliards d’euros par an.
Face à ce phénomène, le gouvernement a annoncé un plan de lutte contre la fraude sociale. Il prévoit de doubler le nombre de redressements d’ici à 2027. À cela s’ajoute le renforcement des contrôles et des sanctions. Pour atteindre cet objectif, une mesure emblématique est envisagée : la fusion de la carte Vitale et de la carte d’identité. Les détails précis de cette fusion restent toutefois à définir.
La lutte contre la fraude sociale est un enjeu majeur pour le gouvernement. Et le ministre du Travail, Olivier Dussopt, n’a pas manqué de souligner l’urgence d’agir. « Il y a une urgence chaque année », a-t-il lancé.