C’est unanime : les Français souhaitent moins d’impôts pour les classes moyennes et plus pour les riches. On vous dit tout.
Le système fiscal au cœur du débat
Alors que la campagne de déclaration de revenus 2023 bat son plein, la question de la justice fiscale continue d’être au cœur du débat. Les Français sont-ils satisfaits du système actuel d’impôt sur le revenu ? Quelles sont leurs attentes en matière de réforme ? Une enquête récente réalisée par Cluster pour le magazine « Le Point » apporte des éléments de réponse.
Et le verdict est sans appel : une grande majorité des Français considèrent le système fiscal actuel comme étant « injuste ». En effet, trois Français sur quatre partagent cette opinion. Et ce sentiment est particulièrement répandu parmi les classes moyennes qui estiment être les plus délaissées.
Selon le sondage, près de la moitié des sondés, soit 49 %, considèrent le système fiscal comme « plutôt injuste ». Tandis que 25 % le jugent « tout à fait injuste ». Cette perception d’injustice est présente dans toutes les familles politiques. Mais elle est particulièrement répandue parmi les électeurs des partis « rupturistes » et antisystèmes tels que Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Ces clusters politiques, comprenant des groupes tels que les Solidaires, les Multiculturalistes, les Réfractaires et les Sociaux-Patriotes, expriment un sentiment d’injustice fiscale.
Impôts : Les classes moyennes lésées
Outre cette tendance générale, le sondage révèle également une division classique entre la droite et la gauche sur cette question. Lorsqu’on leur demande s’ils ont « l’impression de payer trop d’impôts, pas assez ou juste ce qu’il faut », les électeurs des deux bords politiques ne fournissent pas la même réponse. Sans grande surprise, les électeurs de gauche ont tendance à estimer qu’ils paient leur juste part d’impôts. Ce, avec des pourcentages élevés chez les électeurs de Mélenchon et de Jadot. En revanche, les électeurs de droite estiment être trop taxés, en particulier chez les électeurs de Pécresse, Le Pen et Zemmour. Cette divergence d’opinions souligne l’importance des perspectives politiques dans la perception de l’imposition.
Le sondage met également en évidence une corrélation entre la perception fiscale et les revenus des sondés. Les personnes ayant des revenus plus élevés sont plus enclines à estimer qu’elles paient « trop d’impôts ». Par exemple, 66 % des Français gagnant plus de 5 000 euros par mois estiment être « trop taxés ». Les classes moyennes, auxquelles le président Emmanuel Macron a promis une baisse d’impôts, se sentent également délaissées. En effet, 58 % des personnes percevant entre 1 750 euros et 2 500 euros par mois déclarent payer « trop d’impôts ». Ces constatations soulignent les préoccupations des citoyens de la classe moyenne, qui aspirent à une baisse d’impôts.
Le président de la République s’est d’ailleurs adressé spécifiquement à ces Français. Ils les qualifient d’ailleurs de « ceux qui sont trop riches pour être aidés et pas assez riches pour bien vivre ».
Les Français favorables à une baisse d’impôts des classes moyennes
Face à cette situation, un tiers des Français interrogés soutiennent l’idée d’une baisse d’impôts pour les classes moyennes. Cependant, ils réclament également davantage de contributions fiscales de la part des personnes les plus fortunées. Environ 40 % des sondés sont favorables à cette approche. Il est intéressant de noter que ce souhait est partagé non seulement par les électeurs de gauche, mais également par un tiers de l’électorat de Marine Le Pen et 22 % des électeurs d’Emmanuel Macron. Ces résultats suggèrent un désir de justice fiscale plus équilibrée.