Pénurie moutarde : la rupture de stocks suscite une réaction en chaîne inimaginable au niveau planétaire

Vous l’avez peut-être remarqué en faisant vos courses : les rayons de certains supermarchés manquent encore de moutarde. Pourtant, la récolte de 2022 fut très correcte. Comment expliquer que la pénurie de moutarde ne soit toujours pas réglée ?

La cause de la pénurie de moutarde

D’abord, parce qu’on manque encore de graines de moutarde. « Il y a toujours des tensions », reconnaît Luc Vandermaesen, directeur général de la moutarderie Reine de Dijon. La culture de moutarde au Canada, qui alimente une très large partie du marché. Elle a fait l’objet de spéculations, selon le dirigeant de la Reine de Dijon. « On pense que les Canadiens ont essayé de maintenir une forte pression sur les prix. Et les offres étaient trop peu nombreuses jusqu’à fin février. On a été un peu rationnés. Et même sur des prix élevés, on recevait des propositions rares et difficiles à concrétiser. »

Depuis fin février seulement, le marché se détend et les contrats aboutissent. Mais entre la signature d’un contrat et le moment où les graines arrivent en France pour être transformées. « Il faut compter deux mois ou deux mois et demi », explique Luc Vandermaesen. Les fournisseurs n’ont que très peu de réserves sous la main. Et les vendeurs connaissent une pénurie de moutarde considérable. « On est obligé de gérer le volume avec parcimonie, il faut gérer les quantités jusqu’à la prochaine récolte. » Une situation confirmée par un autre fabricant, la Maison Fallot, que dirige Marc Désarménien. « Il faut un temps pour réapprovisionner de façon globale et suffisante la filière. En attendant, on doit prioriser. On n’acquiert pas de nouveaux clients. »

La réaction en chaîne

Les analystes politiques, les experts en expertise, les accrocs des plateaux télé se perdent en conjecture. C’est une expression qui du reste apporté la preuve de leur totale inutilité, pour tenter de trouver une explication rationnelle. Ces gens-là étant fondamentalement pragmatiques, indécrottablement ancrés dans une logique socio-économique apprise dans les grandes écoles. Ils sont incapables de donner du sens aux troubles de l’heure. Il est vrai que depuis le temps qu’ils nous gavent de leur projections, perspectives, analyses et autres sornettes. Toutes ces dernières sont fondées sur la croyance que le marché est un organisme vivant capable de réguler toutes les composantes de nos existences. Ainsi, la politique est une science exacte mue par la lecture attentive des sondages d’opinion.

Tout aurait pu continuer ainsi en pimentant le projet d’abrutissement général d’une formidable pandémie. Cela devait servir de laboratoire à la future privation des libertés fondamentales et à l’installation d’une société du contrôle absolu. Hélas, un grain de moutarde est venu enrayer la belle mécanique. C’est une forme de battement d’aile du papillon appliqué à l’art de la table. Pendant la pénurie de moutarde, les rayons de nos supermarchés sont vides de ce précieux condiment. Et ils n’ont pas vu venir la réaction en chaîne que cela entraînerait. Ils se sont amusés de ce joli coup des spéculateurs, cherchant toujours à tirer les marrons du feu. Ils n’ont pas songé à les avertir du risque qu’il faisait courir à la légitimité de la République Française.