TotalEnergies visé par une enquête préliminaire à Nanterre pour mensonges climatiques
Selon nos informations, TotalEnergies fait l’objet d’une enquête de mensonges climatiques. Une enquête a été ouverte par le parquet de Nanterre à la suite d’une plainte au pénal pour « pratiques commerciales trompeuses ». Ce délit ouvre la voie à des sanctions pour « greenwashing ». Une première en France.
TotalEnergies : l’enquête de mensonges climatiques
Le pétrolier français est régulièrement accusé par ses détracteurs d’être à l’origine d’un certain nombre de dégâts causés à l’environnement. En revanche, jamais le groupe TotalEnergies n’avait été poursuivi pour un délit qui pourrait être qualifié de mensonges climatiques. Il s’agit donc d’« une première dans le domaine », assure Médiapart. Le lancement de la procédure judiciaire fait suite à une plainte déposée en octobre 2020 par un groupement d’associations de défense de l’environnement. Cette association accusait la firme de dégradation de l’air.
Jeudi, le parquet de Nanterre a confirmé à Médiapart l’ouverture d’une enquête en décembre 2021. Depuis sa première plainte, le collectif d’associations en aurait déposé une deuxième au printemps 2022. C’est contre d’autres pratiques de l’entreprise qu’elles qualifient d’écocide ». Mais le parquet de Nanterre ne s’est pas encore prononcé sur celle-ci. En ce moment, l’enquête concernant les mensonges climatiques de TotalEnergies est encore ouverte.
La multiplication des recours en justices
D’autres associations environnementales avaient également assigné la firme en justice en janvier 2020. En demandant qu’il lui soit « ordonné de prendre les mesures nécessaires pour réduire drastiquement ses émissions de gaz à effet de serre ». C’était dans un communiqué de presse de l’association de juriste Notre affaire à tous. Des villes comme celles de New York et de Paris s’étaient jointes à l’appel. Ainsi, il s’agissait du premier contentieux climatique en France « visant à rehausser les ambitions climatiques d’une multinationale du pétrole », précisait l’association. TotalEnergies est régulièrement accusée dans la presse pour ses activités pétro-gazières comme cette enquête concernant les mensonges climatiques. Récemment, le groupe s’est retrouvé sous le feu des projecteurs pour son projet controversé EACOP de pipeline pétrolier en Afrique entre l’Ouganda et la Tanzanie.
Les parlementaires européens ont d’ailleurs adopté une résolution non contraignante contre ce projet en septembre 2022. Dans la foulée, le président ougandais, Yoweri Museveni, avait assuré. Si TotalEnergies choisissait « d’écouter le Parlement européen, nous trouverions un autre partenaire avec qui travailler ».