Alors que les Français n’espéraient plus, les prix du gaz et de l’électricité sont en constante baisse depuis quelque temps. Comment l’expliquer ?
Baisse des prix du gaz et de l’électricité : quels sont les facteurs ?
Pour la première fois depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février, les prix de l’électricité et du gaz sur le marché de gros français sont en baisse. Mieux encore. Ils ont retrouvé leur niveau d’avant cet événement. Le prix de l’électricité pour le premier trimestre 2023 est tombé à 288 euros le mégawattheure (MWh), soit une division par deux depuis début décembre. Cette baisse est principalement due à la réduction du cours du gaz en France. En effet, il a été presque divisé par deux également sur cette période, atteignant 83 euros jeudi.
Une diminution importante qui s’explique par la « destruction de la demande » d’après les spécialistes. Celle-ci est caractérisée par une diminution de la demande de gaz, en raison de températures plus douces, de stocks de gaz importants et de la baisse de la consommation de gaz en Europe (-20 % ces dernières semaines). La même tendance est observée pour l’électricité en France, bien que dans une moindre mesure (-10 %).
« Le scénario du pire est écarté »
De plus, RTE (gestionnaire du réseau haute tension) a revu à la baisse ses prévisions hivernales pour janvier. Une situation qui a rassuré les marchés de l’électricité et a permis de diminuer le niveau d’alerte pour les coupures tournantes. « Le scénario du pire est écarté» a assuré Emeric de Vigan, vice-président power chez Kpler.
En conséquence, la prime de risque liée à la défiance des acteurs de marché envers EDF et sa capacité à redémarrer ses centrales nucléaires a fortement diminué depuis début décembre. En octobre, le cours de l’électricité était plus de deux fois supérieur à celui observé de l’autre côté du Rhin. Désormais, il ne l’est plus « que » de quelques dizaines d’euros.
Une chose est sure, la baisse des prix de l’électricité et du gaz ravit les consommateurs. La raison est simple : elle affecte une partie du tarif facturé par les fournisseurs aux entreprises. Cependant, il convient de noter que les prix de l’électricité restent très élevés en absolu. Soit, quatre fois plus chers qu’avant le début de la crise énergétique en automne 2021.