En France, les tickets de caisse deviennent sujets à contestation, voire à agression. Relayé par Europe 1, le phénomène des clients qui laissent éclater leur mécontentement n’est plus anecdotique. Il se produit tous les jours, et même plusieurs fois dans la journée. Les caissières sont les premières victimes de la colère des clients vis-à-vis de la hausse des prix.
LA HAUSSE DES PRIX INDIGNE LES CLIENTS, QUI S’EN PRENNENT AUX CAISSIÈRES
Le panier de courses augmente, le nombre de remarques aussi. Les caissières sont non seulement témoins de la hausse des prix. Mais elles deviennent aussi les boucs-émissaires des consommateurs excédés. Du simple étonnement à la demande de plus en plus fréquente de vérification du ticket, les hôtes de caisse reçoivent des remarques de plus en plus pénibles. Les caissières effectuent leur travail. Elles vérifient les montants quand les clients le demandent, même quand elles savent qu’il n’y a pas d’erreur. Il faut dire qu’elles sont bien placées pour constater l’augmentation des prix des produits alimentaires. D’après une étude du cabinet IRI France, celle-ci avoisinerait les 10 % en un an. Pour une majorité de Français au budget serré, l’impact est majeur.
Les témoignages des caissières sont éloquents. Toute la clientèle serait concernée, y compris celle considérée comme aisée. “[Elle] regarde désormais deux à trois fois le ticket de caisse pour être certaine que je ne me suis pas trompée. Quand je leur annonce le total, j’ai quasiment systématiquement des commentaires”, déplore les caissières victimes de la colère des clients par rapport à la hausse des prix.
LES PRIX GRIMPENT, LES CADDIES SE VIDENT
Les consommateurs qui avaient déjà un faible pouvoir d’achat avant la crise inflationniste se retrouvent des plus démunis. Les caissières constatent leur détresse sur la hausse des prix, comme celle de cette clientèle retraitée exprimant sa gêne : “On partage une pomme pour deux avec mon mari, alors que j’ai travaillé toute ma vie. Vous vous rendez compte qu’on ne fait plus qu’un repas par jour ?”.
Les clients laissent éclater leur mécontentement par rapport à la hausse des prix sur les caissières. Ils estiment que la guerre en Ukraine n’explique pas à elle seule l’augmentation générale des prix des produits alimentaires. En attendant, les caissières encaissent les commentaires désobligeants quotidiennement. Elles sont elles-mêmes consternées par les prix qui grimpent, tandis que les caddies se désemplissent. Une caissière expérimentée constate que pour un plein de courses de 200 voire 300 euros. Les clients “n’ont rien dans le caddie, alors qu’il n’y a ni alcool ni viande”.